Thérapies

Voici un aperçu des approches qui peuvent être pratiquées dans une thérapie de l’anxiété sociale. Elles sont efficaces quand elles sont utilisées de manière intégrative : prendre dans chaque discipline ce qui est pertinent dans le cadre d’une difficulté et d’une personnes données. Il ne s’agit pas de s’enfermer dans une pratique mono-focale.  

Approche cognitive et comportementale

« Dans une casserole, il y a un désordre apparent, mais si l’on tire sur un spaghetti on peut le suivre du début à la fin. »  
Kjell Nordstroem


Définition


La thérapie cognitive s’installe peu à peu à partir des années 60, avec T. Beck. Travaillant originellement sur la dépression, il relève l’existence de blocages cognitifs au changement : pensées automatiques, dialogue intérieur… Loin de la psychanalyse, ces processus de pensées portent sur des sujets bien « concrets ». A partir de ce constat va se mettre en place un modèle cognitif, adaptable notamment aux troubles anxieux.

L’approche cognitivo-comportementale (pour parler plus simplement, l’analyse des pensées, croyances et des comportements qu’elles provoquent) est un élément essentiel et fondateur de toute démarche thérapeutique. 

Chaque être humain vit des situations. Ces situations sont interprétées par l’intermédiaire de pensées (autoverbalisations) ou d’images mentales (dialogue intérieur).  

De ces pensées, croyances et représentations mentales dépendront l’humeur et le comportement de l’individu. 

Le système cognitivo-comportemental de l’individu pourrait être représenté comme suit : 

Les thérapies cognitives et comportementales étudient ce système, mettent en valeur des disfonctionnement ou distorsions au niveau cognitif (pensées, …). L’approche cognitive a pour but de  restructurer ces schémas.  
Les différents types de distorsions cognitives, de pensées dysfonctionnelles sont identifiés, définis et expliqués afin de pouvoir ensuite les remettre en cause, les modifier ou les éliminer et permettre ainsi de nouveaux comportements plus adaptés. 


Nous pensons


« Je pense donc je suis »

A tout moment nous pensons. Ce qui est cognitif regroupe les pensées, système de représentation, images mentale que nous mettons en place entre nous et la réalité. Ce système de représentation s’établit en fonction de nombreux filtres, détaillés précédemment. Nous construisons donc notre propre lecture de la réalité.

Ce que nous pensons 
« J’en pense plus de bien que de mal », « j’en pense plus de mal que de bien ».

Si on mène  l’enquête, on se rend compte que chaque individu va avoir une lecture personnelle de la réalité, plus ou moins adaptée au bien-être. Schématiquement, cette adaptation va se révéler par la proportion de pensées négatives et positives : 

La restructuration cognitive va donc avoir notamment pour but de rétablir un certain équilibre, diminuer les proportions du négatif, augmenter celles du positif, cela non pas en sombrant dan un positivisme béat mais en observant la réalité le plus objectivement possible.  
  
  

Pensée et émotion


« Nous ressentons ce que nous pensons »

C’est là un élément essentiel. Si nous reprenons le schéma précédemment utilisé, il y a un lien à bien intégrer.  Ce n’est pas la réalité que nous ressentons mais ce que nous pensons de la réalité.

On vit une situation, on en pense quelque chose. De ce qui est pensé découleront et dépendront les émotions, comportements.

Il y a quelques années je travaillais avec une jeune phobique sociale. Elle ne voulais plus sortir. Nous découvrîmes qu’elle  avait un grand-père dont le dicton favori était : « l’homme est un loup pour l’homme ». Peu à peu, elle avait intégré ce dicton, le posant comme une vérité absolue. Tout le monde lui reprochait de ne pas vouloir sortie. Je lui dis à l’époque : « Tu as entièrement raison de ne pas sortir. Aller au milieu des loups, moi non plus je ne le ferai pas ». Elle me considéra autrement, et nous avions pu alors commencer à travailler sur cette vision du monde. Etait-ce vrai ? Etait-on tous des loups ? (A la fin je l’accueillais d’ailleurs en hurlant à la mort !). Ayant recadré ce système de pensée, modéré sa croyance, elle a pu ressortir. 

Une croyance n’est pas une vérité, une croyance est une théorie sur la vie énoncée à travers de nombreux filtres, tenue comme vraie, absolue mais non-vérifiée. 

L’ émotion est justifiée, est en cela complètement respectable quelle qu’elle soit, mais la pensée en amont ne l’est pas. En cela, la thérapie cognitive pourrait être appelée la « thérapie du bon sens ».

Pensées automatiques

Le cognitivisme est avant tout une science de la pensée.  
On analyse donc ce qui, dans les pensées, modes de pensées, dans les croyances, disfonctionne et génère le mal-être.  
Penser, chez l’être humain se concrétise, schématiquement de deux manières : 


Ce mode de pensée n’est pas contrôlé ou conscient.  
L’individu est passif. Ses pensées s’imposent à lui-même comme des schémas prédéfinis issus de l’observation (subjective et déformée) par le sujet de lui-même de son environnement et de toutes leurs interactions. 

Ex : « ça n’arrive qu’à moi », «de toute façon je vais me planter », «il ne me supporte pas … » 

Ce mode de pensée est donc automatique, immuable et constant : la pensée contrôle le sujet  
  

Pensées rationnelles 


Mode de pensée contrôlé et conscient (autant que cela est possible et envisageable). Il s’agit d’une pensée intentionnelle, plus ponctuelle.  
Face à un événement, on ne réagit pas automatiquement, on ne se laisse pas influencer par un vécu, des interprétations abusives et mécaniques.  
On prend du recul, on recherche une démarche logique et rationnelle : Le sujet contrôle la pensée.  
  

Du choix entre ces deux modes de réponses de la pensée dépend l’équilibre du sujet.  
La démarche cognitive propose de s’interroger sur ces pensées automatiques et leur mise en place, pour, dans un second temps les remplacer par des observations plus rationnelles et conformes à la réalité. Le sujet reprend le contrôle de ses pensées et de leur pertinence. 

Remettre en cause ses a-priori, c’est se permettre de repartir sur de nouvelles bases, de rendre possible le changement, de générer d’autres comportements chez soi et, en interrelation chez les autres. 


Distorsions


Les distorsions de la pensée sont le fruit d’interférences arbitraires du sujet sur ses pensées.  
Ces processus bien entendu, nourrissent et aggravent le mal-être. 

Lectures de pensées : l’individu pense savoir ce que pensent les autres sur lui-même.  
Ex :  « Ils me prennent pour un imbécile » 

Affirmation sans preuve : ce sont la plupart du temps des prédictions aléatoires, à la forme négative.  
Ex :  « De toute façon, on ne va pas y arriver » 

Maximalisation et minimalisation : Tendance à surestimer les échecs, à sous estimer les réussites.  
Ex :  «Là, de toutes façons, c’était trop facile. Tout le monde pouvait le faire. » 

Généralisations abusives  
Ex :  « les hommes sont des… » 

Tout ou rien :  
Ex :  « on existe que quand on gagne» 

Déduction abusive ou sélective : tendance à ne retenir que ce qui  sert l’idée anxiogène, en le sortant de son contexte.  
Ex :  « Il ne m’a pas passé le sel. Tu vois qu’il ne m’aime pas » 

Personnalisation excessive des événements : ramener les événements à soi.  
Ex :  «Tout ce qui arrive est de ma faute» 

Flêche descendante


Intéressante, cette technique montre la tendance du sujet stressé (et anxieux) à choisir l’option la plus défavorable ou pessimiste. Cette démarche cognitive est d’ailleurs tellement développée que l’individu n’envisage plus que cette hypothèse catastrophiste. Il se focalise sur une des facettes de la réalité qui s’offrent à lui.  

La flèche descendante est une technique de découverte par le sujet de ses schémas cognitifs de fonctionnements. La vision plus globale des hypothèses permet de recadrer le regard qu’il porte sur le monde.


Restructuration


Cet ensemble de techniques va permettre de dévoiler au sujet ses propres processus cognitifs pour pouvoir les remettre en cause, construire une autre représentation de la réalité. En cela, l’approche cognitive est un outil important. Cette « mutation » cognitive, nécessaire, est un élément fondateur du changement en thérapie. 


Thérapie comportementale – Notions


La thérapie comportementale est construite sur le modèle de l’apprentissage, du conditionnement plus particulièrement. Il s’agit de mettre en place un nouvel apprentisage à la place d’un ancien, non-adapté au bien-être.

La plus répandue des techniques, utilisée d’ailleurs dans le traitement comportemental de la boulimie est la désensibilisation systématique : on expose le sujet au stimulus anxiogène afin qu’il s’habitue, apprenne une nouvelle réponse. On demandera par exemple à une personne boulimique de retarder le début d’une crise.

On parle beaucoup des thérapies comportementales, au regard d’un certain succès voire d’une certaine mode. Mais si succès il y a, c’est à la faveur également d’autres facteurs parmi lesquels une restructuration cognitive qui se met en place au fil des expositions. 

Exposition

Quelques règles comportementales sont utiles à connaître : 

1) L’anxiété baisse si on prolonge l’exposition. 
L’anxiété monte puis stagne, puis baisse. Il n’y a pas de bénéfice à l’exposition si on quitte la situation pendant la montée (échappement) mais augmentation de l’anxiété relative à la dite situation.. Pour qu’il y ait habituation (diminution et/ou disparition du conditionnement anxiogène), il est nécessaire de quitter la situation quand l’anxiété se réduit et/ou a disparu.

2) Le degré maximal d’anxiété baisse si on répète les expositions. 
Si on répète une situation, elle est de moins en moins anxiogène. 

3) La durée de l’anxiété baisse si on répète les expositions. 
Si on répète une situation, le degré d’anxiété revient de plus en plus vite à la normale.

L’idéal en thérapie est d’aboutir à des expositions qui n’en soient pas : avoir travaillé en amont avec une telle efficacité, que l’exposition devient naturelle, non-problématique. 

Anxiété sociale et Thérapies cognitives et comportemantales


Les troubles anxieux sont éminemment cognitifs : croyances, règles, schémas conditionnent la réaction anxiogène (pensées dysfonctionnelles sur soi les autres, le monde…) La TCC apporte les outils de remise en cause de ces systèmes de représentation inadaptés au bien-être. La résolution d’un trouble anxieux correspond systématiquement à une mutation cognitive. La thérapie cognitive peut constituer un outil de cette évolution. La part comportementale des TCC peut également fournir différents apports : exposition aux situations anxiogènes, désensibilisation progressive, apprentissage des habiletés sociales, de l’affirmation de soi, de l’expression des émotions… Même si la TCC et ses techniques sont d’une influence mitigée sur les processus inconscients, elle permet entre autres au sujet de s’installer dans une démarche agissante, de participer à la remise en cause du trouble anxieux et de développer des compétences et ressources utiles.


Bibliographie


Manuel de thérapie comportementale et cognitive / B. Samuel-Lajeunesse, … / Dunod
L’entretien en thérapie comportementale et cognitive / C. Mirabel-Sarron, L. Vera / Dunod
Les thérapies comportementales et cognitives / N. Jarousse / Ellébore
Précis de thérapie cognitive / C. Mirabel-Sarron, B. Rivière / Dunod
Les thérapies cognitives / J. Cottraux / Retz
Les thérapies comportementales et cognitives / J. Cottraux / Masson
Thérapie cognitive de la dépression / I.M. Blackburn / Masson
Précis de Thérapie comoportementale et cognitive / G. Mihaescu / Editions Médecine et hygiène
Dictionnaire de psychothérapie cognitive et comportementale / D. Nollet / Ellipses
Les bases de la psychothérapie / O. Chambon, M. Marie-Cardine / Dunod

Sophrologie / Relaxation


La relaxation – Définition : recherche d’un état naturel


Lorsqu’on évoque la relaxation, on pense volontiers à une activité de salon plus ou moins ésotérique, sorte de ramollissement somnolent.  
Il n’en est rien. Etymologiquement «Relaxer» signifie «re-libérer», à l’image du prisonnier qu’on relaxe. 

Il s’agit ici de libérer des ressources et énergies nouvelles, présentes en chacun de nous. 

Le relâchement, tout comme la tension sont des états naturels. 

Chaque fibre musculaire a deux possibilités : se contracter ou se relâcher. 

Culture et société modernes nous apprennent à ne pas se laisser aller. L’éducation  est également un facteur déterminant. L’individu, au fil de son histoire oublie le chemin qui mène au relâchement.  
Pratiquer la relaxation, c’est guider corps et esprit vers la redécouverte de cet état physiologique inscrit dans la mémoire cellulaire. 

Se relaxer n’est donc pas un phénomène artificiel ou extérieur. Il s’agit de retrouver et de libérer des compétences perverties par l’histoire de l’individu : la relaxation existe en nous de manière naturelle, se relaxer, c’est donc aussi progresser dans la connaissance de soi-même.  
  
  


Dialogue tonique


Tonus musculaire

La physiologie de l’individu présente deux types de muscles : 

– Muscles lisses (ou muscles blancs) : leur contraction est autonome, involontaire ou soumise au système nerveux végétatif. 

– Muscles striés (ou muscles rouges ou muscles squelettiques) : unissant les os, ils permettent la mobilité du sujet. La contraction de ces muscles est volontaire, soumise au contrôle cérébral. 

Ce sont les muscles striés, muscles volontaires, qui nous intéressent ici. Ces muscles sont maintenus dans un état de contraction partiel mais permanent : le tonus musculaire, qui permet par exemple de maintenir le corps dans une situation donnée. Ce seuil minimal de contraction est bien entendu variable selon l’individu.  
  

Régulation 


Les chocs, émotions agissent sur la fonction tonique du muscle, d’où l’importance de l’apprentissage de sa régulation en relaxation. Selon ses capacités, le sujet répondra de deux manières à une agression : 

– Dérèglement du tonus musculaire : agressé, le sujet se contracte exagérément. Cette dépense d’énergie ne lui permet pas d’agir correctement pour résoudre le problème. D’autres sollicitations surgissent. N’ayant pas retrouvé tout son tonus musculaire, cette nouvelle agression est encore plus mal vécue que la précédente… La tension devient chronique. 

 – Régulation du tonus musculaire : le tonus musculaire est plus bas. L’agression ne crée pas ou pu de tensions. Le sujet peut réagir, avoir accès à ses ressources puis retrouver rapidement et aisément son état de départ.  
  

Fonction et dialogue tonique 


La fonction tonique est au centre de la vie de chaque individu.  Dans sa relation avec lui-même, mais aussi avec son environnement. 

Dans ce cadre, la relation à soi et au monde dépend essentiellement du dialogue tonique que l’individu peut mettre en place. Répondre aux demandes de manière sereine, dans un corps libre et épanoui, établir une relation non-tensionnelle. 

Ce dialogue est  autant physiologique que psychologique. C’est d’ailleurs là une de ses spécificités. Réconciliant intellect et corporalité, il apporte à l’individu une juste et libre appréciation de la vie en relation. La maîtrise de ce dialogue est le but de la relaxation. 

 
  
  


Pratique de la relaxation


Enseignement 


La relaxation est un enseignement qui tend à l’autonomie du sujet à son développement personnel. Elle nécessite donc une disponibilité minimale, autant intellectuelle que temporelle. Une acceptation, une prise en compte des enjeux, un engagement.  
Le sophrologue ou relaxologue est un pédagogue. Il apporte les outils, techniques, connaissances, un savoir-faire qui manquent au sujet pour accéder à son projet : se retrouver pleinement.  
  

Attention 
Lors d’une séance de relaxation, on recherche un état conscient de détente psycho-corporelle. Qui dit conscience dit attention et maîtrise en dehors de toute pensée ou crispation parasites.  
Le but d’un apprentissage de la relaxation dans le cadre de la gestion du stress est de mettre en situation les connaissances acquises. Une attitude concentrative est donc nécessaire : le sujet parvient à de nouvelles sensations, perceptions et connaissances, les conscientise pour les utiliser ensuite de manière judicieuse et efficace. 


Le lâcher-prise


Il s’agit certainement d’une des notions les plus importantes du développement de l’individu et de l’abord de ses dysfonctionnements. 

Le lâcher prise est généralement perçu comment un renoncement, une non-activité : on s’abandonne. Il s’agit au contraire d’un élément opérateur par excellence : il sous-tend une disposition mentale nouvelle, génératrice de progrès. 

Hors des stimulations externes, des divers déterminismes, on peut intérioriser une démarche, se concentrer sur soi, sur sa propre réalité agissante. L’efficacité de l’individu dans un processus thérapeutique de changement passe nécessairement par sa capacité à lâcher-prise.  
  
  


La sophrologie – Définition


 Étymologiquement, la sophrologie est l »Etude de la conscience en harmonie ». Il est question plus clairement de développer la conscience humaine. 

 La sophrologie est une méthode d’étude et de développement de la conscience, la conscience étant ici la « connaissance immédiate que chacun possède de son existence, de ses actes et du monde extérieur ». 

En élargissant la perception par l’individu des éléments physiques et psychologiques qui le définissent, le sophrologue favorise l’expression de tout son potentiel, permet d’harmoniser l’être avec son existence, d’épanouir sa personnalité dans sa globalité et de contrôler la régulation de son fonctionnement corporel et psychique. 

Il est question  d’épanouissement personnel, d’équilibre, de connaissance et de maîtrise de soi : en développant toutes ses potentialités, l’individu élargit son champ de conscience, c’est à dire la manière de s’appréhender et d’appréhender le monde.  
Il s’agit donc de développement personnel, d’un outil existentiel à but pédagogique, thérapeutique ou prophylactique. 


Outil à prendre conscience


Sophrologie signifie éthymologiquement l’étude de la conscience en harmonie 

Il s’agit d’une méthode d’étude et de développement de la conscience, la conscience étant ici la « connaissance immédiate que chacun possède de son existence, de ses actes et du monde extérieur ». 

En empruntant à Mr Vittoz les principes de sa rééducation psychosensorielle, l’homme a deux facultés : émettre et recevoir :  
– la pensée émet.  
– la conscience reçoit, sous la forme d’images psycho-sensorielle. 

En sophrologie, le sujet développe sa réceptivité, élargit son champ de conscience, c’est à dire la manière de s’appréhender, d’appréhender les autres et d’appréhender le monde. 

La pratique sophrologique constitue donc un outil à prendre conscience. Elle rejoint en cela les idées phénoménologiques. Loin de toute démarche analytique, on porte son attention sur des phénomènes, vécus et intégrés. 

Le bébé n’a un rapport avec ce qui l’entoure que sous la forme d’images sensorielles (chaud / froid, agréable/désagréable, …). Ce n’est qu’avec la conceptualisation par le langage qu’il quitte la sensation « pure » et commence à émettre et à prendre sa réelle dimension cognitive. Les pensées, schémas de représentations, images mentales, façonnées par l’individu en inter-relation avec le milieu dans lequel il évolue proposent alors une vision du monde déformée, réductrice voire dysfonctionnelle. 

La sophrologie permet un juste retour au phénomène, à la sensation. Libéré de tout déterminisme, le sujet peut être en contact avec lui même, développer ses potentiels, se connaître mieux, élargir un champ de conscience jusque là entravé et réduit. 

Si l’on considère la sophrologie comme un « outil à prendre conscience », plus qu’une discipline isolée, il s’agit plutôt d’un moyen efficace d’exponentialiser, de développer toute démarche, pédagogique, thérapeutique ou prophylactique et ainsi d’en accroître les effets.  
  
  


Le schéma corporel


Les difficultés que vit un individu trouvent nécessairement leurs racines dans une disharmonie : 

L’individu est sans conteste le dénominateur commun de ces discordances, l’élément fondateur de la problématique humaine. Avant toute chose, il semble  donc logique et incontournable de se pencher sur l’individu, à travers  son témoin le plus crédible : la corporalité. 

La sophrologie permet à l’individu de prendre conscience de sa réalité physique, sans interférences des déterminismes sociaux, familiaux ou psychologiques. 

La prise de conscience en tant que réalité vécue de son schéma corporel est le chemin aussi sur qu’incontournable de la révélation d’un individu à lui-même. Le corps et le monde des sensations sont les témoins indiscutable d’une rencontre authentique. 


Principe d’action positive


Définition

N’importe quelle action, sensation  positives, vécues par l’être humain sous quelque apparence que ce soit, a des conséquences positives sur l’ensemble de sa conscience.  
  

Pourquoi le positif?

L’homme moderne, malade ou non, n’enregistre le plus souvent dans la vie que des faits négatifs. Le corps n’est envisagé que dans la douleur. Les pensées ou les images mentales sont négatives. Ce phénomène entraîne nécessairement un climat psychologique néfaste. 

Les expériences positives enracinent et justifient l’individu. Il ne s’agit pas de tomber dans un optimisme béat, mais plutôt de redonner au positif sa fonction constructrice. 

En sophrologie, on ne considère plus le passé comme une succession de catastrophes, mais on considère les périodes, actions ou sensations de bonheur passées, en partie oubliées. On les vit, corporellement, mentalement. On réhabilite le corps, la fonction sentiment, et cela de manière positive. 

Ce vécu positif rappelé à la conscience permet d’élargir son champ d’expression, de soulager les difficultés vécues « ici et maintenant » et d’envisager l’avenir de manière plus ouverte. Toute construction se fait sur des sensations positives. 


Réalité objective


La démarche sophrologique s’inscrit dans le réel. Il ne s’agit nullement de se couper du réel mais de s’y adapter, de, développer des ressources adaptées à l’environnement, aux situations. 


L’imagination


Définition 
« C’est la capacité de se représenter des objets, phénomènes ou événements absents »  
  

Réhabilitation 
L’imagination est prépondérante dans l’évolution de l’individu.  Elle ouvre le chemin de voies nouvelles.  
L’imagination, la visualisation d’un projet représentent le premier pas, essentiel, de sa réalisation. 

La recherche d’une évolution, d’un état, de sensations en sophrologie passe donc par une réhabilitation de l’imaginaire et par son utilisation en tant qu’outil de développement personnel, d’évolution ou de changement. 

La respiration


Respiration – Emotion


La respiration est la seule fonction vitale dépendante du système neuro-végétatif que l’homme puisse maîtriser. Participant à la régulation du système nerveux, de la circulation sanguine, la fonction respiratoire est bien entendu capitale d’un point de vue physiologique. 

D’un point de vue psychologique, la relation entre respiration et état émotionnel n’est plus à prouver. Mais, dans le cadre de la gestion émotionnelle, l’important est de constater que cette relation est bilatérale : 

La vie psychique influe sur la respiration.  
La respiration influe sur la vie psychique.  
  

Fonction respiratoire 



Pour respirer, il faut des muscles. Le diaphragme est le muscle le plus important de la fonction respiratoire.  
Dans une respiration libérée, le diaphragme s’abaisse à l’inspiration et monte à l’expiration.  
Il assure une respiration ample et abdominale. 

Dans les respirations superficielles, irrégulières, arythmiques, le diaphragme est souvent bloqué. Des tensions musculaires contrarient la liberté du souffle, ce qui impose à l’individu un surcroît d’effort. 

En lui redonnant sa mobilité, on accroît la ventilation pulmonaire, on masse le plexus solaire, on tonifie la région abdominale.  
  

La vie respiratoire

La respiration abdominale est celle du bébé et du jeune enfant avant apprentissage, celle des dormeurs profonds et des animaux. 

L’éducation (« Tiens-toi droit! », « rentre ton ventre »), la vie sociale modifient la respiration naturelle et profonde : elle devient thoracique et superficielle. 

Une respiration libre, calme et diaphragmatique assure un meilleur équilibre émotionnel.  
Complète, elle procure une relaxation profonde et tonifie l’organisme. 

En respirant amplement, on détend les muscles intercostaux et on libère la cage thoracique, crispations souvent liées à la peur, la timidité, la rigidité morale, … 

Une respiration complète, équilibrée et stable (enracinement), permet la prise de conscience de l’individu dans sa globalité. 


Futurisation


Acceptation progressive
Il s’agit de vivre, en état de relaxation et par l’intermédiaire de l’imagination, une situation, un événement à venir sous un angle positif.  
Se projeter confiant et maître de soi, très concrètement, dans un événement qui habituellement pose problème libère de nouveaux axes du possible. L’horizon de l’individu s’élargit, il s’en imprègne : « cela peut bien se passer ». 

Correction sérielle 
Toujours en état de relaxation, le sujet fait alterner images négatives, stressantes et image de bien-être jusqu’à ce que les situations anxiogènes soient vécues sereinement.  
L’individu, peu à peu s’éloigne de son angoisse, se détend, vit calmement les images habituellement perturbantes. Il s’en rend compte, en éprouve plaisir et satisfaction. Là encore, le champ du possible s’élargit.  
Encore une fois imagination et positif ne sont pas de vains outils. L’une sert à conceptualiser, ouvrir le champ du réalisable, l’autre à construire le projet ainsi défini. 


Relaxation et états de conscience


Etat Alpha 
Si vous avez déjà expérimenté une relaxation, vous avez déjà expérimenté l’état alpha. Il s’agit de l’état de relaxation, de « bord du sommeil ». Cette dénomination fait référence aux ondes cérébrales émises en état de relaxation. Aperçu général : 

Ondes bêta : ce sont les ondes émises lors de l’éveil, de toute activité. Elles sont de faibles amplitude et rapides : 14 à 20 cycles/secondes. La panique peut par exemple faire accélérer ses ondes jusqu’à 50 cycles/seconde. 

Ondes Alpha : ce sont les ondes émises par le cerveau lors e l’endormissement ou de l’éveil. etat de bord du sommeil que l’on retrouve dans une séance de relaxation. Le relâchement musculaire entraîne le lâcher prise mental que le relevé de ces ondes manifestent : 7 à 14 cycles/seconde) 

Ondes thêta : c’est la phase de sommeil léger : 4 à 7 cycles par seconde 

Ondes delta : elles correspondent au sommeil profond et en ralentissant encore au coma : 1 à 4 cycles/seconde. 

Etat de relaxation et états de conscience 
L’état de détente, de relaxation recherché en sophrologie est un état naturel. Ce point est important tant il paraît anormal dans nos société de se laisser aller.  
Comme nous l’avons vu, c’est d’ailleurs un état que nous traversons tous au moins deux fois dans la journée : 

– lorsque nous nous réveillons. 

– lorsque nous sommes sur le point de nous endormir. Cet état (sophronique pour les sophrologues) est notamment appelé « du bord du sommeil ».  



Le but en sophrologie est de développer les potentialités de l’individu, avec comme révélateur son degré de développement de conscience (de lui-même, de ses actes, des autres, …). Cette conscience est hyper-disponible en état de relaxation. 

D’un état pathologique, le sujet évolue vers un état normal (ou non pathologique). Mais l’évolution ne s’arrête pas là. L’état de conscience sophronique est recherché, sorte d’hyper-conscience, vigilante, libérée de toute pensée et crispation parasites et donc prête à accueillir pleinement toute sollicitation ou remise en cause. 

Cet état de bien-être (au sens propre), agréable par lui-même, est avant tout un outil d’évolution et de changement. Il a de multiples intérêts. En état de relaxation (niveau sophroliminal) : 

– La détente psycho-corporelle apporte un bien-être immédiat.  
– Les capacités de mémoire et de concentration sont accentuées.  
– La capacité à former des images est plus importante (imagination)  
– Les sensations vécues vont être intégrées sans effort, naturellement.  
– Le lâcher-prise est permis, le champ du possible s’ouvre. – … 


Relaxation dynamique


La relaxation dynamique pratiquée en sophrologie est adaptée au réel, à l’homme moderne. Quittant la dimension statique de nombreuses méthodes de relaxation, il s’agit, en état de relaxation, d’activer la prise de conscience par l’individu de sa réelle dimension. 

L’individu est tout d’abord guidé dans un enchaînement d’exercices qui révèle le sujet à lui-même, par l’expérience vécue et intégrée de sa corporalité. 

De nombreuses disciplines témoignent de zone-types de blocages (chakras, centres energétiques…). Il ne s’agit pas ici d’analyser, mais de vivre pleinement cette dimension corporelle en ouvrant la conscience à ces zones privilégiées. 

La relaxation dynamique, à travers des tensions douces, alternance de mouvement et de repos est un « outil » à prendre conscience : instrument de conquête par l’homme de sa corporalité, de sa prise de conscience d’un schéma corporel toujours évolutif. 

Les mouvements s’effectuent essentiellement en rétention : inspiration – rétention / mouvement – expiration. 

Puisqu’il s’agit de s’ouvrir aux phénomènes, les pauses d’intégration suivant le mouvement constituent l’étape la plus importante. On a pris conscience, on intègre ces sensations ici et maintenant sans a priori ou interprétation. 


Se relaxer debout est une chose étrange, mais essentielle car adaptée au réel. Quand il y a difficulté, tension, mal-être, c’est en relation avec soi, les autres ou le monde. La position première est alors la station debout. Difficile position, lieu d’un dilemme entre exigences extérieures et ressentis intérieurs : être présent à soi et au monde. Position juste que l’enfant possède, installé dans son centre de gravité mais pervertie par les enjeux de nos exigences, celles des autres ou du monde qui nous entoure. 

Ainsi déséquilibré, la confiance ne vient plus pour l’homme de ce qu’il est, corporellement et réellement, mais de ce qu’il pense, de ce qu’il sait ou de ce qu’il est pour les autres. Déséquilibre provoquant tensions, insécurité, rapports conflictuels, …

Se recentrer, c’est se retrouver pleinement : homme debout, responsable, libéré, en pleine confiance, installé autant en lui-même que dans le monde qui l’entoure, ressentant un juste équilibre entre être et paraître, entre présence à soi et au monde. 

Le hara : il s’agit du centre de gravité originel, expérimenté par l’enfant qui se tient debout, le bas-ventre. Naturel, ce centre a été expérimenté et vécu par tous. Là encore, il ne s’agit pas d’une construction de l’esprit ou d’une démarche artificielle mais d’un retour au source.  
Retrouver ce hara, l’intégrer, le faire sien, c’est se donner une base de lancement, un lieu essentiel d’épanouissement de l’être tout entier, une assise franche et solide au devenir de l’être.  
  

 Illustration : Centre de gravité bas, respiration ventrale, jambes légèrement pliées ne gardant que les tensions nécessaires, pieds bien en appui sur le sol, assise du bassin.


Anxiété sociale et  sophrologie, relaxation


Les techniques psycho-corporelles permettent de développer la compréhension des phénomènes et les compétences du sujet. elles permettent de mettre en place des outils de gestion de l’anxiété naturels et efficaces, entre autres dans les moments de forte anxiété, voire de crise paroxystique de type crise de panique. Dans le cadre de l’anxiété sociale, détente et respiration sont des compléments idéaux de l’apprentissage des habiletés sociales… Le schéma corporel en tant que réalité vécue est le premier support du moi, ici, maintenant, état de conscience mobilisant des processus opposés aux mécanismes anxieux. Il permet de recadrer la perception de la réalité sur la corporalité et l’état présent.

Bibliographie sophrologie et relaxation


La relaxation / Jean-G. Lemaire / Payot
La relaxation  – Actualité et innovation vol.1 / Jean Marvaud / L’Esprit du temps
La relaxation – Actualité et innovation vol.2 / Jean Marvaud / L’Esprit du temps
Psychothérapie de la relaxation / S. Cady / dunod
Détente et mouvement en psychothérapie – L’Abord Corporel Thérapeutique / E. Baron – C. Benoit / ESF
La Relaxation active – Le corps, expression de l’être / M. MARTENOT / Le courrier du livre
Le Training autogène / D. Langen / Vigot
Manuel pratique du Training autogène / J.H. Schultz / puf – bibliothèque du psychiatre 
Le Training autogène / C. Brand-Hetzel / Marabout
La relaxation au quotidien / G. Manent / Le souffle d’or
La relaxation au quotidien / G. Manent / Le souffle d’or
La relaxation active à l’école et à la maison / S. Boski / Retz
Des jeux pour détendre et relaxer les enfants / D. Chauvel – C. Noret / Retz
L’enfant et la relaxation / G. Manent / Le souffle d’or
La relaxation thérapeutique et l’enfant / J. Bergès – M. Bounes / Masson
Comment relaxer vos enfants / Y; Davrou / Retz
Relaxation et détente des enfants / P. Barraqué / Jouvence
Sophrologie – Fondement et méthodologie / Dr P-A Chéné / Ellébore
Sophrologie – Champs d’application / Dr P-A Chéné / Ellébore
Manuel de Sophrologie pédagogique et thérapeutique / B. Etchelecou / Maloine
La sophrologie – Chemin vers la conscience / J-Y PECOLLO / Editions du Rocher …
La sophrologie au Quotidien / J-Y PECOLLO / Editions du Rocher
Respirez la vie avec la Sophrologie / G. Manet / érès
Transformez votre vie par la Sophrologie – Guide de Relaxation dynamique et curative / T. Loussouarn / Dangles
Tout savoir sur la sophrologie / R. Abrezol / Editions Randin
La sagesse du corps / Dr B. Fintz / Editions Randin
La nouvelle Sophrologie – Guide pratique pour tous / Dr Claude Imbert / Editions   visualisation holistique – Paris
Le schéma corporel en Sophrologie et ses applications thérapeutiques / M. Declerck / L’Harmattan
Force vitale / P. Vern / La méridienne – Desclée de Brower
L’enfant et la Sophrologie / M. Gilet / La Méridienne
Sophrologie & Enchantements / M-S. Robert-Dantec / Beltan
La Sophrologie / Luc Audoin / Les Essentiels Milan
Former avec la sophrologie / B. Blanc / Chronique sociale
L’énergie et le dynamisme grâce à la sophrologie / Martine Gay / Editions de Vecchi

Hypnose ericksonienne


Présentation


L’hypnose ericksonienne s’appuie initialement sur les travaux et l’influence importante de Milton Erickson, psychiatre du début du XXème siècle et père talentueux de la thérapie brève moderne. 
  

Cette approche n’a absolument rien à voir avec l’hypnose de spectacle que chacun a pu observer. 
  

Il est plus juste d’ailleurs de parler de communication ericksonienne. Le but de l’hypnose  ericksonienne est de permettre au patient d’accéder à son inconscient et ses ressources  dans l’optique de la résolution d’un problème. Les possibilités de cette approche sont donc en théorie illimitées.  
  

Les vertus thérapeutiques sont également très importantes, le sujet se venant lui-même en aide, décidant de ses changements, prenant les décisions qui lui conviennent. 
  

L’hypnose ericksonienne est non-directive (rien n’est imposé), le sujet et ses aspirations sont bien entendu respectés. L’efficacité de la méthode serait d’ailleurs nulle dans le cas contraire.  
  
  


Questions fréquentes sur l’hypnose ericksonnienne


Quelles différences entre hypnose traditionnelle et hypnose ericksonienne?
L’hypnose traditionnelle se fonde sur la suggestibilité de 30% de la population. Elle fonctionnera donc avec une personne sur trois, mais aura des effets limités dans la durée (quelques semaines) Cette démarche traditionnelle ne respecte pas l’écologie du sujet (en lui imposant des comportements, pensées, … qui ne sont pas les siens) est peut donc avoir des effets pervers.
En hypnose ericksonienne, intégrité, libre choix sont entièrement respectés. On aide simplement la personne à trouver ses solutions, ses ressources sans dirigisme quelconque. D’ailleurs, si la personne se sentait entravée ou influencée, elle pourrait tout à fait quitter sont état d’hypnose et quitter la pièce. En hypnose ericksonienne, on ne peut imposer à quelqu’un quelque chose qu’il ne veut pas faire ou qui ne lui convient pas.

Qu’est-ce que l’état d’Hypnose?

L’hypnose est un état modifié de conscience naturel, état que nous traversons tous au cours de la journée sans nous en rendre compte (lorsque nous sommes absorbés par un film au point d’oublier ce qui nous entoure…)Le thérapeute ericksonien ne fait qu’utiliser cet état naturel 

Est-ce que tout le monde est hypnotisable?
Oui, puisqu’il s’agit d’un état naturel. Les moyens d’accéder à cet état vont simplement être différents selon l’individu.

Serai-je conscient pendant la séance d’hypnose ?
Oui. L’hypnose est simplement un état de conscience modifié (comme quand on est dans la lune). Oui, on est conscient, on peut décider de ses actes et on garde son libre arbitre.

Peut-on m’imposer quelque chose?
Non. Toute proposition qui va contre votre volonté, vos valeurs… vous fera sortir de votre état de conscience modifié.


Hypnose et objectif


Chère également à la PNL, la détermination d’objectif est un élément fondateur de la démarche de changement. Changer, mais pour partir de quoi pour aller où ? En cas d’approximation, de nombreux malentendus peuvent se mettre en place :- L’objectif est en fait celui du thérapeute- L’objectif est atteint mais personne ne s’en rend compte, faute de l’avoir clairement défini.- L’objectif est inconnu, la relation thérapeutique devient une espèce de flou artistique illusoire et vide de sens.- etc…Mettre en place une démarche de changement, c’est donc tout d’abord définir un(des) objectif(s). Exemple de structure de détermination d’objectif : 

1) Objectif lui-même : énoncé clair et précis, réaliste,  sans distorsion, omission… ex : « Je voudrais aller bien » est un exemple d’objectif vague et insondable. « Aller bien » peut vouloir dire tellement de choses. Il faut donc définir, matérialiser, poser les « bornes » de ce désir… 
 2) En quoi est-ce important pour le sujet. Pour atteindre un objectif, il est nécessaire d’être motivé et le sujet lui-même a besoin de préciser ces motivations, voire d’en prendre conscience. Il y a dans cette question des valeurs, sentiments importants, prépondérants. Mis à jour, ils « boostent » la motivation à changer.

3) Quand le sujet saura-t-il qu’il a atteint l’objectif ?Là aussi, important de poser le cadre de réalisation, qui pourrait fluctuer, être vague et créer de l’insatisfaction chronique, du découragement… Quand on est anxieux par exemple, on focalise sur un domaine, mais on oublie vite qu’on a focalisé. Installé dans le « toujours plus », on ne se rend pas compte des progrès, paliers pourtant necessaires car moteurs d’une évolution.

4) Contexte de réalisation : quand, où, comment…. ?Bien décrire ce contexte, c’est déjà poser le germe du changement, se projeter, se voir ayant atteint l’objectif. C’est également peut-être se découvrir différent de ce qu’on aurait pu supposer.

5) Ecologie : y-at-il  un problème à changer ? Question un peu surprenante, mais qui est souvent prépondérante : quand un individu change, c’est tout un système auquel il appartient qui évolue avec lui. Anticiper cela, c’est mettre à jour des obstacles au changement. Ex : quelqu’un souffrant du TPA (agoraphobie) a l’habitude d’être accompagné. Une fois le problème réglé, que fera la personne qui accompagnait avant et qui perd ce statut contra-phobique ? En quoi cela va-t-il changer les relations à l’intérieur du système. Et est-ce que cela va engendrer des freins au changement ?

6) Qu’est-ce qui a empêché d’atteindre l’objectif jusqu’à présent ? Consciemment, le sujet a peut-être déjà une idée des obstacles, réels ou imaginés. Là, l’expression de ces obstacles est importante, peut donner déjà un début de réponse à la résolution du problème. 

7) Qu’est-ce qui a manqué jusqu’à présent pour atteindre l’objectif, quelles ressources ? Là aussi, la formulation est importante, la structure même de ce qui est dit, les images, le sujet explique ce dont il a besoin, donne le mode d’emploi, consciemment ou non.

Conscient et inconscient


Tout homme a en lui les ressources dont il a besoin. Mais il n’y a pas accès (ou mal, de manière parcellaire). L’hypnose est un pont, un moment privilégié ou la partie émergée de l’iceberg fait appel à la partie immergée.

Il y a essentiellement deux aspects en nous, conscient et inconscient.  
  

Le conscient, c’est la conscience du moi ici et maintenant, c’est-à-dire les quelques choses que vous êtes en train de faire, les quelques choses auxquelles vous portez attention.  
  

L’inconscient, c’est tout le reste, «ce qui n’est pas conscient», conception ericksonienne très large. Ainsi, consciemment, on peut faire 4 ou 5 choses en même temps, au grand maximum. Alors que l’inconscient gère l’activité des sens, la physiologie, les connaissances, … L’hypnose établit un pont vers cette richesse intérieure.Plus précisément, l’inconscient se définira comme :

1. Un réservoir des savoirs, apprentissages, souvenirs, compétences… que nous avons vécus, intégrés, consciemment ou non. Il y a donc une richesse insoupçonnée et donc en partie inutilisée en chacun de nous. 
  

2. Le régulateur des toutes nos fonctions biologiques. Là encore, il fait fonctionner notre corps, consciemment ou non (équilibres naturels, régulations physiologiques en tous genres autonomes, système immunitaire, …). 
  

3. Protecteur et sage : siège de l’instinct de survie mais aussi de l’intuition par exemple, il sait rendre conscient ce qui est nécessaire au sujet (prises de conscience), mettre de côté ce qui pose problème ou est inutile (refoulement, oubli).Les possibilités de l’inconscient sont donc très puissantes, voire illimitées. En hypnose, on s’adresse donc à l’inconscient, et on lui demande tout simplement de nous aider dans l’optique d’un problème, d’une difficulté ou d’un objectif particuliers. Et comme il est bienveillant, il répond à la demande !


Hypnose et transe


« Hypnose », « transe » sont des termes spectaculaires, voire inquiétants pour certains. Connotation spectacle pour le premier, vaudou, pour le second, la réalité de l’hypnose ericksonienne est toute autre. 

L’Hypnose : l’hypnose telle qu’elle est décrite et développée dans ce site répond à l’appellation d’hypnose ericksonienne. L’hypnose ericksonienne est composée d’un ensemble de techniques (avec ou sans transe) qui visent à permettre au sujet d’utiliser toutes ses ressources, conscientes et inconscientes dans le cadre d’une problématique donnée ou d’une évolution souhaitée.

La transe :  de transir (passer, s’en aller…) représente l’état de conscience modifié (entre veille et sommeil) dans lequel le sujet se trouve pendant la séance d’hypnose. Il ne s’agit pas de grimper au plafond ou de danser frénétiquement mais simplement d’entrer dans un état d’attention intermédiaire, un état d’absorption naturel que nous traversons tous tous les jours (par exemple au cinéma où, focalisé sur le film, on oublie la salle et les gens autour). En hypnose ercicksonienne, cette absorption du sujet sera tournée vers lui-même, ce que l’on nomme focalisation interne. 
Cette focalisation interne naît d’un recul, celui du conscient. Le sujet s’occupe moins de l’extérieur, se tourne donc vers l’intérieur. Les stimuli externes perdent de leur importance. Sorti de ce cadre conscient, le sujet change son orientation à la réalité, s’ouvre à de nouvelles ressources, possibilités d’évolution jusque là inconscientes. Des compétences personnelles se développent : créativité, imagination, ressources de changement, accès à des savoirs, connaissances…

« Faites confiance à votre inconscient » (M. Erickson)


Relation thérapeutique et changement


La relation thérapeutique est souvent un malentendu. Le patient va voir un thérapeute  pour que celui-ci le soigne. Et quand cela fonctionne, ça ne se passe pas comme ça. Médecine paternaliste et dirigismes thérapeutiques de tous poils sont hélas légion et « condamnent » la démarche thérapeutique avant qu’elle n’ait commencé. On ne peut pas déterminer de manière absolue quand ça marche, quoique les éléments fondateurs soient assez nets, mais on peut par contre déterminer quand ça ne marche pas, ce qui n’est déjà pas si mal.

A. Korzybski, linguiste, a écrit un jour : « la carte n’est pas le territoire ». Autrement dit, il y a une réalité objective, inaccessible d’ailleurs, réalité dont nous avons tous une lecture différente. Chacun perçoit à sa façon ce qui se passe (canaux de perception, schéma de représentation, processus cognitifs, langage…). Le premier but de la relation thérapeutique, pour qu’elle soit efficiente, est de trouver un territoire commun. Sinon, autant rentrer chez soi. Les thérapies paternalistes ou dirigistes évoquées plus avant partent du principe qu’il y a une carte meilleure que l’autre. Le thérapeute impose sa carte, au lieu de travailler sur celle de son patient, repérer ce qui est inadapté ou incomplet…

Pourquoi le thérapeute impose sa carte ? 
– Attribution de savoir : il attribue à l’autre les connaissances que lui possède 
– Non-attribution de savoir : il considère l’autre comme ignorant et incompétent dans son domaine de difficulté. 
– Il a l’illusion de contrôler la situation 
– Il projète ses théories, états internes

– Il est proprement incapable de sortir de sa carte 
– Il n’a pas fait dix ans d’études pour laisser quelqu’un d’autre travailler. 
– Il n’a pas le temps (enchaînement des consultations, traites du 4X4 BMW à payer…)

Comment entrer dans la carte du patient ? 
– Garder l’esprit ouvert. 
– Tolérer de ne pas savoir grand-chose 
– Identifier les canaux de perception de l’autre 
 – Etre synchro (synchronisation posturale, langagière, cognitive…) 
– Etablir un objectif qui soit celui du sujet. Si ce questionnement est bien mené, le sujet donne les solutions à son problème. 
– Interroger l’autre pour découvrir sa lecture de la réalité (questionnement le moins orienté possible, interrogations ouvertes…)

ex : 
« – Je viens vous voir parce que je bégaie 
– Ne vous inquiétez pas, voilà ce que nous allons faire, je vais vous expliquer » 
Changement de carte, un peu caricatural. C’est terminé – echec de la thérapie et trou de la sécu.

«- Je viens vous voir parce que je bégaie 
– Vous bégayez ? 
Reformulation à l’identique interrogative – On reste dans la carte du patient 
– C’est difficile… 
– … 
Il suffit d’attendre pour obtenir des précisions sur la carte 
– J’accroche sur les mots quand… 
– Quand ? 
– Quand je suis devant les autres 
– Qu’est-ce que vous entendez par être « devant les autres » ? 
Eclaircissement de la situation en restant dans la carte de l’autre et dans le concret…»

La relation se continue en posant les bases de la carte du sujet : son problème, ses objectifs et ses ressources. Le reste ne respecte pas l’écologie du sujet et sera arbitraire, « non-écologique » et donc superficiel et inefficace (ou peu durable). Le patient a besoin de préciser son problème, de définir son (ou es objectifs) et de découvrir ses ressources. L’irrespect de cette carte est d’ailleurs un des fondements majeurs de l’inefficacité en santé mentale. 
  

Les positions du changement

On parlera, influence systémique, schématiquement, de position basse et de position haute. 
La position basse en thérapie, c’est celui qui s’oublie (demande de l’aide, met de côté ses savoirs, ses ressources), la position haute est opposée (celui qui aide, sait, détient les ressources).

Le malentendu évoqué au début de ce paragraphe s’engramme ici. On a une position haute qui pense détenir le pouvoir des opérations, alors que c’est  la position basse qui dirige. En effet, si elle n’était pas basse, il n’y aurait pas de relation thérapeutique et/ou pas de thérapie du tout.

Pour que le sujet en position basse quitte sa place dans la relation, il est nécessaire qu’il ait les moyens et ressources de monter et que l’autre accepte de descendre. Sinon, la situation perdure (principe des malades abonnés perpétuels au médecin ou des thérapies qui s’enlisent alors qu’on n’a plus rien à dire et que le problème est en fait parfois réglé). Normalement conscient de ces mécanismes, la responsabilité du thérapeute est là : accepter de descendre et permettre au patient de monter, à la relation d’évoluer. Là, savoir, technique et expérience vont devenir opérationnels et efficaces car ils vont être installés dans la carte du sujet et orientés vers l’autonomie.

Hypnose et régression


La régression est une technique hypnotique avancée, à pratiquer avec un thérapeute de qualité. 

Retrouver le passé et le revivre ne sert à rien en soi.  
Par contre, il peut être utile de reconsidérer un événement du passé (la plupart du temps pendant l’enfance ou juste avant). Pour établir une distance, on crée une dissociation : le sujet n’est pas dans l’événement, mais l’observe (il voit, entend mais ressent peu). Dans cette position, l’adulte d’ici et maintenant peut voir le passé sous un nouvel éclairage, comprendre, recadrer sa perception, ce qui n’est pas possible à l’enfant, raisonnant et appréhendant la réalité comme son âge lui permet. La régression n’est pas un outil du passé, mais un outil puissant et efficace de restructuration du présent et de l’avenir.

Régression ou pas ? 
On peut confier la réponse à O. Lockert (1)  :  
« – En cas de « bleu à l’âme » (du aux choses du passé) : soignez le présent. Pansez les blessures. Pas de régression.  
– En cas « d’épine à l’âme » (due aux choses du passé) : soignez le passé. Retirez l’épine et désinfectez grâce à la régression hypnotique »

(1) Hypnose / O. Lockert / IFHE Editions


Prescription de tâches


Peut-être avez-vous entendu parler d’un praticien en hypnose ericksonienne ou d’Erickson lui-même qui prescrivait des tâches étranges voire loufoques. 
Les tâches seront de diférents ordre : 

– Tâches métaphoriques : il s’agit d’exprimer le changement sous une forme métaphorique. A quelqu’un qui rêve de couper les liens avec une maman trop possessive, on peut tout à fait demander d’acheter une corde et d’en couper un bout chaque jour. L’inconscient comprend très bien ce type de message (détruire, enterrer, couper voire brûler, sont des tâches symboliques par excellence).

– Taches ordaliques  : il s’agit de prescrire une tâche plus pénible que le symptôme, à l’apparition du dit symptôme. Par exemple, Erickson prescrivait des tâches insensées aux insomniaquex en cas de réveil la nuit, ce qui fait qu’ils préféraient inconsciemment… ne pas se réveiller.

– Tâches paradoxales : Le but est de prescrire le symptôme au sujet. Le but est de réintroduire l’idée de contrôle du symptôme, de demander au sujet de le produire à la demande.

– Tâches d’apprentissages : proches du comportementalisme, tâches qui permettent de développer les compétences nécessaires à la résolution du problème.


Psychobiologie – Erickson, Rossi


Le terme de psychobiologie correspond ici aux progrès et découvertes mis en place par l’émergence de l’hypnose ericksonienne, non aux errements divers que des gourous en tous genres peuvent mettre en place actuellement. 

Au début des années 50, Milton Erickson a réintroduit l’hypnose dans le domaine thérapeutique, une hypnose ouverte, non-directive. Dans son sillage, l’école de Palo Alto et quelqu’uns de ses élèves, dont Rossi, ont continué son travail et générant un renouveau important dans le champ de la psychosomatique. Rossi effectue un travail considérable dans ce domaine, aidé des progrès et études de la neurobiologie (étude des neuro-transmetteurs qui font la liaison corps-esprit). Depuis peu, la psycho-neuro-immunologie apporte les bases scientifiques de cette approche, jusque-là essentiellement empirique. »L’esprit et le corps représentent deux aspects d’un seul et même système d’information : la vie » (Rossi)Sans entrer dans des détails et termes trop scientifiques, l’élément primordial de ces avancées est l’information (et son traitement). la psychologie, la biologie, la physique, la génétique ou toute approche humaine ont un dénominateur commun : l’information. 

« Toutes les formes d’organisation sur le plan psychologique, physique et biologique, sont en fait des expressions de l’information et de ses transformations » (Stonier)

La transduction : ce terme désigne le processus de transformation de l’oganisation de l’information, ou sa conversion d’une forme à une autre. La transduction est par exemple le procédé qui transforme la suggestion hypnotique, la concrétise en un changement. Transformer la parole en acte générateur.

Concrêtement, nous vivons des événements que nous encodons, nous stockons en les convertissant. Pour celà, nous utilisons les mollécules messagères issues de toutes nos cellules. Le corps est considéré comme un vaste réseau d’information ou tous les systèmes communiquent, imbriqués les uns dans les autres, en inter-relation (génétique, immunologique, hormonal…). Cet encodage est stocké dans le système hypothalamo-limbique du cerveau. Ce système est au centre de la communication de l’information, schématiquement entre le stress et les réponses immunitaires. Selon l’état psychologique, émotionnel du sujet, il peut alors y avoir : 
– adaptation au stress : l’information est traduite, transmise, le sujet s’adapte de manière appropriée. 
– non-adaptation : l’information est arrêtée, ce qui génère le symptôme psychosomatique.

Une répétition de stress va entraîner une altération durable des encodages. Le symptôme psychosomatique est alors stocké de manière erratique comme LE phénomène d’adaptation. Ainsi, même si le stress a disparu, la « fausse » réponse d’adaptation, symptôme psychosomatique, reste et s’installe comme LA réponse.

L’hypnose thérapeutique se penche sur ces phénomènes de traitement de l’information, tous ces processus psychobiologiques naturels de transduction de l’information, de la mémoire, des apprentissages et des comportements en étroite relation avec l’état émotionnel du moment. Et l’état hypnotique est un moment privilégié de contact avec ces processus, moment où affleurent et sont accessibles ces mécanismes complexes qui convertissent l’information psychologique à un niveau somatique.

Psychobiologie de la guérison /  Ernest Lawrence Rossi /  Le souffle d’or 
Du symptôme à la lumière / Ernest Lawrence Rossi / Satas 
Cinq essais de génomique psycho-sociale / Trancelations


Les métaphores


La métaphore dans le cadre d’une recherche d’évolution de changement a été développée par Milton Erickson. Faire une métaphore, c’est sortir un mot ou un  groupe de mot de leur contexte pour les faire passer du sens propre au sens figuré. Autrement dit, la métaphore est une comparaison dissimulée, exprimée sans le mot « comme ». Le sens propre s’adresse à la raison, le sens figuré à l’imaginaire. La métaphore peut prendre la forme d’une image, d’une histoire, d’un proverbe, d’une anecdote, d’une citation, d’un mythe, d’un conte… 

Une métaphore doit présenter quelques critères pour être efficace :  
– Une métaphore, comme toute histoire doit avoir un début, un milieu et une fin.  
– Une métaphore doit être isomorphique, c’est-à-dire reproduire personnes, événements, processus ou problématique de manière équivalente aux critères de la situation réelle.  
– Une métaphore doit respecter la carte de la réalité du sujet : dominante sensorielle, submodalités, metaprogrammes, systèmes de croyance…  
– une métaphore doit être dite en synchro, en calibrant et ajustant en fonction des réactions verbales et non-verbales.  
– Une métaphore doit susciter émotion ou intérêt venant cristalliser inconsciemment les significations et solutions. 

L’usage métaphorique présente plusieurs avantages :  
– La métaphore est suggestive : elle s’adresse à l’inconscient du sujet en déjouant les mécanismes de défense qui se seraient déclenchés avec un message direct.  
– La solution est masquée : elle laisse la possibilité au coaché d’adopter ou non ce qui lui est proposé.  
– Si la solution est choisie par le coaché, cela devient sa solution.  
Une anecdote, une fable une expérience personnelle du coach… sont autant de chemins offerts vers le changement. Le but est toujours d’activer des processus (d’évolution, de changement) chez le sujet. La métaphore évoquera des ressources nécessaires au sujet pour la résolution de son problème. 

Une métaphore pourra être utilisée pour faire intégrer tout élément de la démarche de coaching :  
– Le sujet a en lui les ressources de son évolution  
– L’échec est une information  
– Les difficultés peuvent être surmontées  
– On atteint l’objectif  
– … 

La métaphore thérapeutique, ses contes, ses outils / M. Kerouac / Le germe – Satas 
Contes et Métaphores / L. Fèvre / Chronique sociale 
Contes et métaphores thérapeutiques / D. Gordon / Interéditions


Anxiété sociale et hypnose ericksonienne


L’hypnose ericksonienne offre de nombreuses ressources dans le traitement de l’anxiété sociale. Les interventions peuvent s’effectuer à différents niveaux. Quelques exemples :  
– Traitement de scènes traumatiques 
– Recadrage des systèmes de croyances 
– Désactivation de scènes anxiogènes 
– Remise en cause de l’hyperviilance 
– Recadrage des événements de vie ayant généré les croyances 
– Mobilisation de toutes les ressources internes 
– reprogrammation physiologique et/ou psychologique 
– Motivation, projection dans le changement 
– Prescriptions de tâches : les prescriptions de tâches permettent d’aider la personne à recadrer ou faire évoluer son fonctionnement. 


Bibliographie et liens


Bibliographie idéale sur :

Erickson, hypnose et psychothérapie / D. Megglé / Retz

Un très bon ouvrage pour découvrir M. H. Erickson, l’hypnose ericksonienne et  s’installer dans l’univers ericksonien.

Cours d’hypnose clinique : études ericksoniennes / J-A. Malarewicz / ESF


Destiné aux praticiens de la psychothérapie ainsi qu’à tous ceux que concernent les soins psychologiques, ce cours permet de mieux comprendre que la technique hypnotique, utilisée dans un contexte clinique, n’est pas seulement un outil incomparable mais qu’elle permet également, pour le thérapeute, de mobiliser ses propres ressources créatrices. Or, il n’est pas de bons psychothérapeutes sans le plaisir de la confrontation avec les défis que leurs posent les patients.

Un séminaire avec Milton H. Erickson / J. Zeig / Satas

Enfin accessible au lecteur francophone, ce « Séminaire avec Milton H. Erickson » nous offre l’occasion de nous asseoir parmi ses étudiants. Après qu’il eût cessé sa pratique clinique avec des patients, Erickson a poursuivi ses activités d’enseignant, réunissant autour de lui des cliniciens du monde entier venus s’initier aux conceptions de ce « thérapeute hors du commun ».

Espoir et résilience / D.Short / satas

Cet ouvrage constitue un exposé brillant des différentes stratégies ericksoniennes. Très riche d’enseignement et unique en son genre. Un ouvrage de référence pour le professionnel.

Hypnose et hypnothérapie chez l’enfant / Olness – Kohen / Satas

Un important ouvrage pour de nombreuses applications cliniques de l’hypnose chez l’enfant.

Métaphores et suggestions hypnotiques / C. Hammond / Satas

Une anthologie de métaphores et suggestions hypnotiques : hypnose classique et ericksonienne. Pour professionnel, à posséder dans sa bibliohèque.


Programmation neuro-linguistique


Définition


Programmation neuro-linguistique » ? Quel nom bizarre ! Effectivement, la légende dit que Richard Bandler, co-fondateur de la PNL avec J. Grindler, a crée ce terme pour impressionner des forces de l’ordre qui s’inquiétaient de son activité professionnelle. De la même manière ce terme aurait été gardé, ajouté à une kyrielle d’autres termes alambiqués pour impressionner des éditeurs frileux.Programmation : tout au long de notre vie, nous programmons des façons d’être, de penser, de se comporter en fonction de ce nous vivons, rencontrons.

Neuro : cette capacité de nous programmer repose sur nos capacités neurologiques. Cerveau, système nerveux nous permettent d’appréhender le monde extérieur, de percevoir, stocker et organiser l’information et de mettre en place telle ou telle réponse. 
  

Linguistique : langage verbal et non-verbal reflètent cette manière de se représenter et d’appréhender le monde.

La PNL va se fonder sur ces phénomènes, à travers une exploration précise des comportements, schémas de pensée et états internes, une analyse des stratégies mises en place ou le recadrage du contenu et/ou du sens du vécu, pour aider le sujet à modifier sa palette de réponses, à évoluer ou changer sa perception.

Un cerveau pour changer / R. Bandler /  Interéditions 1990 
Les secrets de la communication / Bandler /  Le Jour 1982 
Le recadrage – Transformer la perception de la réalité avec la PNL /  Bandler et Grinder / Interéditions 1982 
Transe-Formations – Programmation neuro-linguistique et tehniques d’hypnose ericksonienne / Bandler et Grinder / Interéditions 
Le temps du changement / R. Bandler / La tempérance  
Peurs, phobies et compulsions / R. Bandler / La tempérance

Présupposés PNL


La PNL a théorisé, modélisé la pratique de différents thérapeutes, dont Erickson. Elle a mis en place des présupposés qui définissent assez bien la pratique ericksonienne et l’ »attitude PNListe », en matière de communication, thérapeutique ou non : 

– Chaque personne dispose déjà de toutes les ressources dont elle a besoin. Issu d’Erickson, ce présupposé est capital : nous avons tous les moyens de nous venir en aide. La thérapie est un simple moyen d’y accéder. Le patient ne le pense pas nécessairement, mais si le thérapeute n’en est pas convaincu, là il y a une souci.

– La carte n’est pas le territoire Notre représentation du monde n’est qu’une lecture de ce monde. Elle ne constitue un fait objectif, une réalité. Nos limites sont dans notre carte du monde, non dans le monde lui-même. Changer ce rapport au monde dans le cadre thérapeutique, c’est créer une carte plus adaptée au bien-être.

– Tout comportement, à son origine, est orienté vers l’adaptation et contient une intention positive.Nos actes constituent toujours un meilleur choix possible. Par voie de conséquence, l’acte thérapeutique sera notamment d’ouvrir à de nouveaux choix, d’en élargir l’éventail.

–  Plus une personne dispose de choix, plus elle a de chances de réussir Développement du précedent présupposé, plus on diversie ses possibilités de choix, plus on développe ses capacités d’adaptation, à soi-même, aux autres et au monde.

– Il n’y a pas d’échec, il n’y a que du feed-back (retour d’information)L’échec n’existe pas en lui-même, puisqu’il constitue un apprentissage, une prise d’information utiles dans l’optique d’une amélioration ou ‘un changement.

–  Il est impossible de ne pas communiquer Tout comportement envoie nécessairement des informations. Tout est signe.

–  Le sens de la communication est donné par la réponse qu’elle déclenche.Le sens de ce qui est émis dépend de ce qui est perçu.


Perception / canaux sensoriels


 Nous percevons le monde par nos canaux sensoriels : vue, ouïe, odorat, toucher, goûtChacun a un mode de représentation préférentiel (on ne peut tout faire en même temps).
 Ainsi, par exemple, se rappelant un épisode de surf sur la côte basque, certains vont construire la représentation de manière visuelle (genre carte postale), d’autres de manière auditive (bruit de la plage, des vagues, du glissement de l’engin sur l’eau…) et d’autres enfin de manière kinesthésique (sentir la chaleur du soleil, la fraîcheur de l’air sur le visage, le contact des pieds sur la planche, la perte d’équilibre…)

Quel intérêt ?

Pour le thérapeute, préciser l’orientation du sujet, c’est mettre en place un système de communication efficace. Si vous dites à un kinesthésique : « vous voyez (visuel) ce que je suis en train de dire (auditif), il va répondre « oui », poliment mais n’aura que peu capté (ou pas du tout). Si vous lui parlez en termes de sensations, le discours passera, il se l’appropriera.

Pour un non thérapeute, vous pouvez ici préciser votre domaine d’élection, comprendre pourquoi vous ne comprenez pas quelque chose qu’on vous a expliqué cent fois (mais toujours de la manière). 

Déterminer votre canal de perception privilégié, c’est vous donner l’occasion de convertir, d’adapter toute information pour vous les approprier. 

Pour exemple, parfois un film est désagréable. Et suivant la personne, si on coupe le son du home cinéma ou on déplace les enceintes (auditif), on change pour le noir et blanc on passe du 16/9 au 14/8 ou si on s’installe différemment avec une glace au chocolat (kinesthésique), la (les) perception(s) changent. Votre manière de percevoir est importante et fondatrice en elle-même, avant ce que vous percevez (« peu importe le territoire, l’important est la carte qu’on en fait ») 
  
  


Les niveaux logiques (Action, pensée, changement)


 Autre terme barbare (du à Robert Dilts(1)), il s’agit de strates internes de l’individu construisant son rapport au réel. Les niveaux sont au nombre de six : 

1. L’environnement : où je suis ? Où, quand, comment ça se passe ?L’environnement : nous sommes en interaction. Il agit sur nous, nous pouvons agir sur lui, le modifier. L’environnement va être familial, professionnel, social. L’environnement n’est pas extérieur, nous en faisons partie.
2. Comportement : ce que je fais. Quelle actions, quelles paroles?Comportement : c’est ce qui nous permet d’agir sur notre environnement. Manière de se comporter, de s’exprimer, c’est ainsi que l’autre construit une image de nous.
3. Capacité : ce que je peux. Comment faire ? Capacités : nous les employons pour agir sur notre comportement, au moyen de stratégies, savoir-faire, connaissances innées et acquises.
4. Croyance : ce que je crois. Pourquoi faire cela ? Croyances, valeurs : ce qui est important pour moi  et ma manière d’interpréter ce qui se passe.
5. Identité : ce que je suis.Comment suis-je dans ce que je fais ? Est-ce en accord avec moi-même?Identité personnelle, conscience de moi-même, du rôle que l’on joue.
6. Appartenance : ce à quoi j’appartiens.Avec qui ? Pour qui ? Ce qui donne un sens à ma vie. Conscience du moi dans un tout (culturel, social, spirituel…)

Un dysfonctionnement vient souvent de la confusion de ces différents niveaux. A noter également qu’un problème à un niveau se règle généralement au niveau supérieur. 
  
  

 (1) Croyances et santé / R. Dilts / La méridienne 
  
  


Les submodalités


 Nous encodons tous le réel en utilisant les canaux de perception décrits plus haut. Les submodalités représentent les détails de cet encodage (comment nos 5 sens ont archivé, stocké une expérience). La première submodalité : Associé / Dissocié (acteur/spectateur). Cette submodalité est prépondérante. Si on est acteur d’un souvenir, on le vit de l’intérieur, sans recul : on voit, on entend, mais aussi on ressent à chaque rappel. Si on est spectateur, on se représente dans la situation, on peut établir un recul : on voit, on entend, mais on ne ressent pas. Ceci est important : quand on est dissocié, on ne ressent pas (kinesthésique : sensations corporelles…)  D’un point de vue général, l’intérêt sera d’être- Associé au positif- Dissocié du négatif Les submodalités sont infinies. Quelques exemples :  Canal visuel : Associé/dissocié  – stable/flottant  net/brouillé lumineux/sombre – focalisation/écran large –  image immobile/image en mouvement –  grand/petit – proche/lointain – en trois dimensions/en deux dimensions Canal auditif : Volume sonore –  distribution droite/gauche du son – bruits de fond ou non – paroles ou non – sons graves/aigus – sons proches/sons lointains Canal kinesthésique : Lourd/léger – Chaud/froid – doux/dur – stable/vacillant – consistant/vide – corporalité ressentie, endroits du corps…  « On ressent ce que l’on pense ». Il est donc intéressant de se pencher sur l’encodage du réel vécu, sur les représentations mentales construites… Car agir sur ces représentations, c’est agir sur le ressenti du réel, de l’ici et maintenant : développer le positif, neutraliser ou minorer le négatif, transformer différents souvenirs, différents états internes… 


Ancrage


 L’ancrage est une technique se fondant sur le réflexe pavlovien. Il s’agit d’associer inconsciemment et automatiquement un état interne à un stimulus sensoriel extérieur (image, son, geste, contact odeur…). Notre vie est constituée de succession d’ancrage : voix, situations … nous rapportent invariablement à des états internes (joie, tristesse, motivation, conviction…). Lorsque nous établissons ce lien entre stimulus extérieur et état interne, nous créons ce qui se nomme un ancrage en programmation neuro-linguistique. Dès que l’ancre est stimulée, nous retrouvons l’état interne associé. Les ancres peuvent utiliser un des canaux sensoriels : telle odeur vous replongera par exemple dans l’émotion des repas en famille, telle musique douce vous replongera dans les états amoureux des premiers slow… Le tennisman en serrant le poing lors d’une balle de match a créé inconsciemment un ancrage positif kinesthésique…

On mettra en évidence deux types d’ancre :  
– Les ancres positives rappellent des états internes ressources, positifs (concentration, efficacité, dynamisme, confiance…) 
– Les ancres négatives rappellent des états internes limitants, négatifs (peur, doute, incompréhension…)

Les types d’ancrages :  
– Ancrage auditif : choisir par exemple une expression particulière, un petit groupe de mot, avec un ton, un tempo ou une hauteur de voix inhabituels. 
– Ancrage visuel : choisir par exemple une image, un geste, un endroit dans l’espace. 
– Ancrage kinesthésique : choisir un contact (main sur l’épaule…) 
 


Croyances et apprentissages


 C’est en fonction de ce que nous pensons du monde que nous orientons nos choix. Cette connaissance se construit selon divers processus qui prendront selon le cas, une forme limitante ou enrichissante. Chacun se construit sa carte du monde, nous n’agissons pas sur la réalité mais sur la représentation qu’on en a. Cette nature non-logique et constitutive de l’ego entraine nécessairement des dysfonctionnements. 

1) Généralisation (mise en place des croyances, des jugements de valeurs) : c’est le processus qui vise à tirer une leçon générale d’événements particuliers, premier filtre entre nous et la réalité. Ainsi, on établit des croyances, jugements de valeur. Exemples :Les hommes sont des salauds !La vie est dure.L’homme est un loup pour l’homme Construite sur des événements du passé, la généralisation permet d’installer une illusion de contrôle, illusion de comprendre le présent et de prévoir l’avenir. On entrevoit aisément à la fois son effet rassurant à court terme mais aussi son effet pernicieux à moyen et long terme. 

2) Sélection omissions et distorsions : Ayant mis en place des croyances, on sélectionne ce qui vient confirmer le système, renforcer les croyances. On  en vient à distordre l’information pour qu’elle puisse entrer dans ce cadre de référence. 

3) FiltresNous filtrons donc la réalité, cela plutôt trois fois qu’une : – Filtre neurologique : notre perception de l’extérieur dépend de notre cerveau, de notre système nerveux, de la perception par les sens… – Filtre culturel, social : nous apprécions la réalité selon les critères du groupe auquel nous appartenons. – Filtre personnel : chaque individu est unique, aura donc une conceptualisation du réel personnelle en fonction de ses différentes expériences (éducation, influence familiale, sociale, événements de vie…) .Un des buts en thérapie ou coaching sera donc d’observer  la carte du monde établie par le sujet et de la recadrer de manière adaptée au bien-être. 


Anxiété et programmation neuro-linguistique


Dans le curieux patchwork des techniques PNL, on trouve des outils utiles :  
– Travail sur le système de croyances, sophistiqué et puissant dans les troubles anxieux 
– Travail sur les ancrages, omniprésents et conditionnements opérants 
– Travail sur la phobie 
– Travail sur le meta-modele, la représentation du monde

Bibliographie


Au Coeur de L’Esprit / C. ET S. Andreas / La tempérance 
Un cerveau pour changer / R. Bandler /  Interéditions 
Les secrets de la communication  / R. Bandler /  Le Jour 
Le Temps du Changement / R. Bandler /  La Tempérance 
Derrière la magie / A. Cayrol et J. de Saint-Paul   / InterÉditions 
Le recadrage / R. Bandler et J. Grinder /Intereditions
 Peurs, phobies et compulsions / R. Bandler /  La Tempérance 
 Maitriser l’art de la PNL / C. Cudicio / Editions d’organisation
 Croyances et santé / R. Dilts / La méridienne
 Derrière la magie / A. Cayrol  et J.de Saint-Paul / InterÉditions
 Apprendre à apprendre avec la PNL / A. Thiry et Y.  Lellouche / De Boeck Université
 Comprendre la PNL / / C. Cudicio / Ed. d’Organisation

Thérapie orientée solutions 

Orientation solutions


« Le client construit sa propre solution en se basant sur ses propres ressources et ses propres succes » De Shazer 

A l’image de la psychanalyse, la démarche thérapeutique s’inscrivait encore il y a quelques dizaines d’années dans le passé. Le comportementalisme ou la systémique se sont penchés à partir des années 60 sur le présent, l’ « ici et maintenant ». La thérapie évolue encore actuellement vers le futur : la question essentielle devient « Comment être bien demain » ? L’influence de M.H. Erickson dans ce domaine est prépondérante : dès les années 60, il suggérait à ses patients d’essayer d’autres stratégies sans s’arrêter nécessairement à analyser la structure ou la construction du problème présent. Il était en cela le précurseur de la thérapie orientée solutions exposée sur cette page.

Inspirée des travaux sur la communication de Bateson ou Weakland, de l’approche psychothérapeutique de Milotn Erickson, l’approche orientée solutions est une approche inductive qui s’oriente vers ce qui est utile est générateur de solutions. En d’autres termes, alors que traditionnellement, une démarche de changement se penche sur les problèmes à résoudre, cette approche se centrer sur les solutions à mettre en place : plutôt que « Pourquoi est-ce que ça va mal ? », le questionnement va être : comment faire pour aller mieux ? » 
  
Perspective des points forts


Saleebey expose avec pertinence le pouvoir donné au client dans ce qu’il nomme la Perspective des points forts :

1. En dépit des difficultés de la vie, toute personne possède des points forts qui peuvent être mobilisés pour améliorer sa vie. Les praticiens doivnt respecter ces points forts et les directions dans lesquelles les clients souhaitent les appliquer.

2. La motivation du client s’accroît si l’accent est mis en permanence sur les points forts qu’il a révélés.

3. La découverte de ces points forts requiert un processus d’exploration conjointe entre clients et professionnels ; même un praticien expert ne sait pas, en fin de compte, ce que les clients ont besoin d’améliorer dans leurs vies.

4. Se centrer sur les points forts détourne les praticiens de la tentation de juger ou de blâmer les clients à propos de leurs difficultés, et les pousse à découvrir comment les clients ont réussi à survivre, même dans les moments les plus difficiles.

5. Tous les environnements, même les plus sombres, contiennent des ressources.

Présupposés de l’orientation solutions


Bill O’Hanlon est un élève d’Erickson ayant axé son approche sur l’orientation solutions. Voici quelques présupposés énoncés dans son ouvrage L’orientation vers les solutions (Satas) accompagnés de commentaires.

 « Les clients ont des ressources et des points forts pour résoudre les problèmes 
Souvent les clients, submergés par les difficultés de leur vie, perdent de vue leurs capacités à résoudre les problèmes. Ils peuvent simplement avoir besoin qu’on leur remette en mémoire des outils qu’ils possèdent déjà pour développer des solutions durables et satisfaisantes… dans d’autres cas, on peut les aider à accroître ou à aiguiser certaines de leurs capacités afin de mettre de l’ordre dans leur situation». 

Erickson disait souvent : « il s’agit simplement de faire quelque chose que vous savez déjà faire ». La thérapie mobilise et/ou développe des ressources propres au sujet, déjà présentes. Pour paraphraser le titre d’un livre de L. Duncan, le client est le héros de la thérapie. 


 « Le changement est permanent 
Si vous supposez que le changement est permanent, vous vous comporterez comme si le changement était inévitable. De manière verbale ou non-verbale, vous communiquerez aux clients l’impression qu’il serait étonnant que leur problème puisse persister…Pour nous, l’univers est un monde de changement. Les situations des gens changent en permanence, et c’est le regard qu’ils portent sur les situations qui reste le même quand ils signalent que rien n’a changé. »

Ceci est une profession de foi que le thérapeute doit avoir assimilée pour qu’elle vienne imprégner l’intervention thérapeutique. Cet aspect oriente entre autre l’attention du thérapeute et du client vers ce qui change. Tout change. Ceci induit que le changement est inévitable et qu’un problème qui persiste n’est plus alors qu’une question de point de vue. 

 « Le rôle du thérapeute est de repérer et d’amplifier le changement » 
« En tant que thérapeutes, il est clair que nous avons un devoir. D’abord, celui d’être clair avec nous-mêmes; et ensuite de rechercher chez les autres tout signe de clarté et de leur en donner acte, et de les renforcer dans tout ce qui est équilibré chez eux. » (G. Bateson 1972) 

La thérapie crée une réalité particulière ou ce qui est efficace est amplifié, ce qui ne l’est pas est laissé de côté comme des solutions inappropriées. Les clients sont installés dans un « encore plus de solutions inefficaces qui accentuent le problème », l’intervention doit les placer dans un « encore plus de solutions efficaces qui produisent des solutions » 

Erickson disait : « il ne faut pas une très grande brèche pour que toute la structure de la digue en vienne à changer »


Article incomplet, en cours de rédaction

Eléments de T.O.S. 


« En général, il n’est pas indispensable d’en savoir beaucoup sur le problème pour le résoudre. » 
  
Trop d’information peut « tuer l’information » : «nous avons remarqué que les thérapeutes restent souvent bloqués parce qu’ils ont trop d’informations (et non trop peu), ou trop d’informations sur le problème et pas assez sur la solution. » 
  
L’approche est orientée vers l’expertise du client dans la résolution de son problème. Si on donne  de l’importance au problème… il prend de l’importance. L’enquête doit être approfondie sur les solutions à mettre en place, disséquer la genèse de la difficulté n’est pas forcément nécessaire. 

  
 
Le « pourquoi ça va mal » sert peu à la mise en place de « comment faire pour aller bien ». Influence psychanalytique oblige, la culture de la personne et du thérapeute les orientent vers de tels présupposés (trouver la cause) alors qu’on peut tout à fait résoudre un problème sans en identifier la cause. Ce postulat de l’importance de la recherche de la cause est essentiellement sociétal mais n’a que peu de valeur en terme d’efficacité thérapeutique. 
  

  
Les personnes sont souvent prises dans un cercle vicieux : un élément en a entraîné un autre, jusqu’à constitution d’un système entier qui dysfonctionne. La résolution du problème peut tout à fait suivre la même structure à travers un cercle vertueux : un changement en entraîne d’autres, fait « boule de neige ». 
  
  
« Les clients définissent les objectifs »
 
Ercikson disait : «Chaque personne est un individu unique. La psychothérapie doit donc s’adapter pour aller à la rencontre de la spécificité de l’individu, et non façonner la personne pour qu’elle s’adapte au lit procustien d’une théorie hypothétique du comportement humain. » 
  
Il n’y a tout d’abord pas une manière juste ou valable de vivre sa vie. Ce qu est adapté pour une personne ne le sera pas pour une autre. Seul le client connaît son domaine de définition. De plus, en lui permettant de fixer ses objectifs, on renforce sa position d’expert. 
  

« Il est possible d’obtenir des changements rapides ou de résoudre rapidement des problèmes. » 
  
Les attentes et croyances du thérapeute conditionnent le résultat de la démarche. La thérapie, influence psychanalytique oblige, présente la réputation d’être longue, tortueuse, difficile… Mais il peut tout à fait en être autrement si le thérapeute et le client co-créent une réalité thérapeutique différente. Il n’y a que peu de rapport entre importance ou intensité d’un problème et vitesse de résolution. 
 

 « Il n’y a pas une façon « juste » de voir les choses ; différents points de vue peuvent être aussi valables et s’adapter aussi bien au fait. » 
  
 Toute représentation est valable, ce qui compte est son utilité en fonction de la résolution du problème : l’opinion des gens vis-à-vis de leur problème augmente ou diminue les chances de voir émerger des solutions. Les points de vue qui proposent des solutions sont utiles, les point de vue qui renforcent le problème ou le bloque sont inutiles. Le recadrage de points de vue inutiles est donc un outil puissant de changement. 
 

« L’intérêt est porté sur ce qui est réalisable et qui peut être changé, plutôt que sur ce qui est inaccessible et qui ne peut pas être changé. » 
 
Les objectifs doivent être bien définis et réalisables dans un délai raisonnable. On s’intéresse à ce qui peut être modifié, aux éléments les plus accessibles au changement. On préfère se centrer sur la réalisation d’objectifs modestes, qui auront des répercussions dans les autres domaines de vie. Les grandes conjectures psychologiques ont pour effet, en analysant et étiquetant un problème humain de le cristalliser, de l’augmenter et de le rendre chronique.

D’inspiration ericksonienne, la thérapie orientée solutions (« T.O.S. ») va répondre à une démarche précise et une orientation intéressante. Il s’agit d’une philosophie particulière et novatrice de l’accompagnement, pétrie de bonnes idées donc chaque coach ou thérapeute pourra extraire l’essence utile. La colonne vertébrale d’une T.O.S. est présentée ici : 

1. Contact : « En quoi puis-je vous être utile ? » 

 
Comme dans toute démarche de changement, la première étape consiste tout d’abord en l’exposition d’une problématique. La première question, traditionnelle en T.O.S. a toujours sensiblement la même forme : « En quoi puis-je vous être utile ? ». La réponse du sujet va correspondre à un exposé du(des) problème(s). En T.O.S., on écoute avec respect cette plainte, on approfondit si nécessaire pour plus de précision : « En quoi est-ce un problème pour vous ? » Mais déjà, l’idée de transformer la problématique en objectif centré solution est présente. 

2. Elaboration d’objectif :

« Qu’est-ce qui sera différent dans votre vie (votre pratique, vos résultats…) quand le problème sera résolu ? » 
La détermination d’objectif a déjà été traitée dans les pages de ce site consacrées à l’hypnose ericksonienne. La T.O.S. apportera néanmoins certaines innovations ou techniques : l’accent est porté sur ce qui sera différent quand le problème sera résolu. La technique de la question miracle est abondamment utilisée.

Question miracle 
Voici textuellement la question miracle de De Shazer : « Maintenant je voudrai vous poser une question bizarre. Imaginez que pendant que vous dormez la nuit prochaine et que toute la maison est calme, un miracle se produit. Le miracle consiste en ce que le problème qui vous a amené ici est résolu. Cependant, comme vous êtes endomi, vous ne savez pas que le miracle est arrivé. Alors, quand vous vous réveillez demain matin, qu’est-ce qui sera différent qui vous dira qu’un miracle a eu lieu et que le problème qui vous a amené ici est résolu ? » 

Intérêt de la question miracle :  
– On entre en matière, dans la résolution du problème. Le sujet donne les ingrédients, décrit le processus du changement. 
– La question ouvre le champ des possibilités. Et l’imagination est le germe du futur.

Autour de la question miracle :  
La projection dans le miracle accompli va permettre d’amplifier certains aspects de la détermination d’objectif :

– « En quoi est-ce important pour vous ? »  
Peu importe que l’objectif soit important pour le thérapeute, il doit l’être par contre pour le client. Cette importance animera la volonté de changer, d’évoluer et de mettre en place de nouvelles solutions.

– « En quoi les choses seront-elles différentes autour de vous ? »  
Un individu se définit entre autres par ses relations. L’aspect systémique est également fondateur du changement ou de l’évolution. Les potentialités, désirs, forces… de l’individu dépendent des pensées à son sujet qu’il peut prêter aux gens qui comptent pour lui. 

– « Dans quelle situation spécifique ce serait différent ? » 
Le client peut avoir du mal à envisager un changement complet, mais plutôt une amélioration dans certaines situations plus précises. 

– « Qu’est-ce qui se passera de positif ? » 
Le thérapeute doit amener le client a faire une description positive et si possible, au présent : il s’agit non pas de décrire l’absence d’un problème mais d’observer et d’expérimenter même la présence de solutions.

– « Quel sera le premier signe que quelque chose à changé ? » 
Le client recherche souvent un résultat final, voire absolu. Il a besoin de prendre conscience des différentes étapes de son évolution. Le questionnement sur la première étape permet de créer une attente concrète, réaliste et d’installer le sujet dans le processus de changement.

– « En quoi cela changera pour vous ? » 
Cette question permet de centrer le sujet sur lui-même, de l’installer dans la dynamique du changement. 

– « Concrètement, qu’est-ce qui changera ? » 
Les termes du changement décrit doivent correspondre à un objectif correctement défini : concret, réaliste et mesurable.

– « En quoi est-ce un défi pour vous ? » 
L’idée de tâche à accomplir, de défi est importante à générer. Ces aspects développent la motivation et l’investissement personnel du sujet. On peut même monter lors de l’entretien au sommet des niveaux logiques (appartenance, mission, ….), aligner toute la personne sur l’objectif (les niveaux logiques sont présentés dans les pages traitant de la PNL).

3. Explorer les exceptions : les moments où ça se passe bien.

Lorsqu’un sujet fait une démarche de thérapie ou de coaching, il est « orienté problème ». Il peut d’ailleurs évoquer longuement ses difficultés, dans les moindres détails : en T.O.S., plus on parle d’un problème, plus le problème grossit. Mais à l’inverse plus on parle de solutions, plus les solutions prennent leur place dans la réalité du sujet. On peut bien entendu à titre d’information recevoir les manifestations négatives de la problématique, mais l’outil essentiel sera constitué par les moments où le problème ne se produit pas : les exceptions. D’après De Shazer, les exceptions sont « ces expériences passées de la vie du client où le problème n’est pas apparu alors qu’on aurait pu s’attendre raisonnablement à ce qu’il surgisse ». il est noter que l’exploration des exceptions peut se faire de manière associée (perceptions du sujet), mais aussi dissociée (perceptions que pourrait avoir un observateur extérieur).

Prendre conscience des exceptions 
Pour mettre en valeur et développer les exceptions, il est d’abord nécessaire que le client prenne conscience de ces moments d’exceptions. Le questionnement vise à générer cette prise de conscience. 
– En associé : « Est-ce qu’il y a eu des moments où le problème ne s’est pas produit ou était d’une moindre intensité ? » 
– En dissocié : « Si je demandais à votre femme s’il y a eu de meilleurs jours, que répondrait-elle ? »

Exceptions délibérées ou aléatoires 
Les termes de « délibérées » et « aléatoires » sont issus de la théorisation de De Shazer.  
– Exception délibérée : le sujet peut donner la genèse de l’exception. On pourra enchaîner sur une modélisation  ou une prescription de tâche (« Faire plus de la même chose »). 
– Exception aléatoire : le sujet ne peut donner la genèse de l’exception. Il pourra alors lui être demandé d’observer les prochaines exceptions et de noter ce qui se passe.

Demander des précisions 
Il s’agit de relever les critères de différence des moments d’exception : « Qu’est-ce qui diffère quand ça ne se produit pas ? » les différences peuvent se faire à différents niveaux : lieu, objets, personnes, temporalité,…

A tout moment de cette démarche, il est important de s’inscrire dans la carte du sujet dont les éléments sont éxposés dans ls pages de ce site traitant de PNL et d’hypnose ericksonienne : canal dominant, métaprogramme, valeurs, croyances… Plus la synchronisation entre thérapeute et client sera développée, plus la relation sera pertinente et les solutions individualisées et efficaces.

4. Feed back et tâches 


De Shazer prône une structure tri-partite : compliment, pont et tâches.

– Compliments : le compliment renforce et motive le client. Il valide ce qu’il perçoit et ce qui est important pour lui. Là aussi, avec le compliment, il y a orientation solution. Ils dynamisent et installent l’individu dans son processus de changement : à travers ses points forts et les exceptions, il possède les moyens de son évolution.  En cela, on retrouve le précepte ericksonien ou PNListe qui établit que chaque homme a en lui les ressources de son évolution. 

– Pont : le pont se trouve entre compliment (constat) et tâches (passage à l’action). Le pont effectuera donc une transition entre forces, potentialités et action à travers une évocation de l’objectif.

– Tâches : en T.O.S., des tâches sont prescrites. Ce sont exclusivement des tâches d’observation et des tâches de comportement. Il s’agira donc de recueillir des informations concernant les moments d’exceptions ou de développer les facteurs créant ces exceptions.Jérôme Boutillier
Thérapeute et coach
Enseignant à l’Institut Normand de Coaching et de Thérapies Brèves

Bibliographie


Bibliographie idéale sur : 


Guide du thérapeute au pays du possible / W.H. O’Hanlon & S. Beadle / Satas

Un livre orienté solutions sur la communication. De nombreuses techniques, simples et pratiques sont proposées par Bil O’hanlon.

Les mots étaient à l’origine magiques / Steve de Shazer / SatasDans le droit fil de ses précédents ouvrages, Steve de Shazer souligne ici l’importance d’une étude attentive de la conversation thérapeutique.


Orientation vers les solutions / W.H. O’Hanlon / Satas

Un ouvrage fondateur de la thérapie orientée vers les solutions. Dans ce livre, deux cliniciens réputés pour la clarté et l’humour de leurs séminaires, retracent l’évolution de cette approche, mettent en relief les hypothèses qui favorisent les changements, et proposent ensuite des lignes directrices claires, concrètes et détaillées pour transformer la théorie en pratique. Pour professionnel, indispensable. 

De l’entretien à la solution : l’accent sur le pouvoir des clients / De Jong & Berg / Satas

Ce livre passionnant est consacré aux techniques d’entretien basées sur la thérapie centrée sur la solution, une approche particulièrement adaptée aux impératifs actuels de la pratique dans les professions d’aide.

Thérapie conjugale brève / O’Hanlon / Satas

En rupture radicale avec les techniques traditionnelles de la thérapie conjugale, les auteurs utilisent la puissance de la confirmation personnelle et des stratégies orientées vers les solutions pour sortir des impasses de la vie de couple. Ils aident les couples à trouver des problèmes qui peuvent être résolus, à agir en collaboration et à changer les comportements destructeurs.


THERAPIE STRATEGIQUE
Présentation



Comme l’écrit P. Watzlawick (Stratégie de la thérapie brève / Seuil), l’approche stratégique est « une école de pensée qui étudie « comment » les êtres humains se rapportent à la réalité, ou, mieux, comment chacun de nous entre en relation avec soi-même, avec les autres et avec le monde ». Nous pouvons reprendre en détail cette définition : 

 Le sujet construit « sa réalité » et réagit en fonction de cette lecture personnelle. L’école de Palo alto, pionnière de l’approche stratégique définit deux niveaux de réalité : 
– Réalité de premier ordre : il s’agit de la réalité que nous percevons à travers nos sens. 
– Réalité de deuxième ordre : il s’agit de la signification que nous attribuons à ces perceptions. 

 Tout comportement, adapté ou non au bien-être est alors « le produit d’une relation active entre nous-mêmes et ce que nous vivons ». Toute personne vivant des difficultés souffre de sa relation au monde. Le centre de l’attention est alors l’individu en interaction. Une intervention est alors nécessairement systémique

 Autre particularité de l’approche stratégique (et plus généralement des thérapie brèves d’inspiration ericksonienne) : le thérapeute s’intéresse au « comment » plutôt qu’au « pourquoi » (central par exemple en psychanalyse). On s’intéresse ici au processus menant à la problématique (le rapport à la réalité et les tentatives de solutions mises en œuvre), plutôt qu’au contenu (la réalité elle-même).    

AFFIRMATION DE SOI





Rétention et expression des émotions


On a confiance dans ce qu’on connaît. Pour connaître, il faut avoir pu rencontrer, avoir pu établir une relation. Avoir confiance en soi, c’est donc se connaître et pour cela se rencontrer, établir une relation avec soi. La base de cette relation est informative. 

« Laisser entrer et sortir les informations sur soi. »

Les informations qui sortent le sont au travers de l’expression de soi : expression de ses désirs, opinions, besoins, émotions… Et la personne timide a quelques difficultés a faire cela, alors qu’éthymologiquement, émotion vient de e movere, qui veut dire « sortir ». Une émotion est faite pour sortir.  Retenue, elle mène à l’angoisse, à la perte de contrôle inéluctable.

D’où vient ce phénomène de rétention des émotions ?

Les explications peuvent être nombreuses. Prenons ici l’exemple de la peur, phénomène central de la timidité ou de toute manifestation anxieuse. Les émotions expriment les besoins essentiels de l’individu. Par définition, la peur exprime le besoin d’être rassuré. Mais rassuré sur quoi ? La personne timide vit un profond décalage entre la réalité souhaitée, absolue (ce que je voudrais / devrais être) et la réalité ressentie, posée comme réel (ce que je pense être). Le doute s’insinue à ce niveau : « je devrais être ainsi et je suis comme ça ». Le monologue intérieur de l’anxiété sociale naît de cette dichotomie : « On parle pour dire des choses intelligentes, et je n’ai rien d’intéressant à dire »… De même pour l’anxiété de performance (trac) : « je devrai pouvoir faire cela, et je ne vais pas y arriver… ». 

Au moment de l’enfance, le décalage est profondément vécu, ressenti. D’où la peur et le besoin d’être rassuré. Mais c’est aussi la période où on est le plus apte à ancrer un comportement inadapté. Au moment du doute, de la peur ou de l’émotion, il va y avoir schématiquement deux options :   

1) L’enfant, l’adolescent exprime ces doutes, sa peur, son besoin d’être rassuré. Il trouve des interlocuteurs suffisamment nombreux pour l’écouter et le rassurer. Le doute s’atténue, pour disparaître avec la répétition des réassurances.     

2) L’enfant, l’adolescent n’exprime pas ses émotions, ne trouve pas d’interlocuteur attentif… ou pas d’interlocuteur du tout. Le doute se développe, jusqu’à la peur voire la phobie.

Comment en vient-on à ne pas exprimer ses émotions ?    

L’élément le plus important est culturel, social :    

– Exprimer ses émotions, c’est être faible : « Tu es un homme. Un homme ne pleure pas ».  L’enfant ne va pas être écouté, on va plutôt l’ « endurcir  pour son bien » : « Tiens-toi, on nous regarde », « Tu es grand maintenant, arrête ton cinéma»… La peur d’un enfant est souvent mal perçue, mal vécue, mal négociée, sans doute d’ailleurs parce que l’adulte lui-même n’a pas complètement aplani ses propres difficultés et que lui-même a encore un peu peur de ceci ou de cela.

– Notre société est rationnelle, scientifique. Nulle place donc pour l’irrationnel : « Comment peux-tu avoir peur !», « Tu n’as aucune raison de craindre ces personnes», « Tu perds la raison ! »…     

Face à ces réactions, nouveau dilemme (par nature insoluble) pour l’enfant ou l’adolescent : exprimer ses émotions et perdre l’amour de ses parents ou garder ses peurs qui, intériorisées, ne vont faire que croître et embellir. Dans la réalité, il y aura souvent va-et-vient entre ces deux options, aussi insatisfaisantes et nocives l’une que l’autre.  

Et puis, au fil du temps, cette genèse s’efface et pour une raison profonde qu’il ignore, quelqu’un de timide ne s’exprime pas de peur par exemple de paraître égocentrique, faible ou égoïste. Mais reconnaissons qu’il y a une belle marge de la timidité à l’égocentrisme. Et que pouvoir exprimer ces émotions constitue plutôt une force (comme en témoigne la quantité de personne qui a des difficultés à le faire). Dans tout système de communication interpersonnel, il y a la place pour une expression salutaire et pondérée de soi dans le respect de l’autre. Ce que l’on nomme affirmation de soi : 

« Je » + sincérité + émotion » 

L’expression de soi est une compétence qui peut s’initier hors des situations problématiques pour se développer et devenir un outil de gestion de l’anxiété.

« J’identifie mes besoins, désirs, émotions et je les exprime »

Abordons simplement ici trois entraves à l’expression des émotions fréquemment rencontrées :

1)  Un des freins à l’expression des émotions est due à une image déformée de celle-ci. L’expression des émotions est souvent perçue comme une espèce de débordement émotionnel. Mais il n’y a justement débordement émotionnel que quand on retient ses émotions. Il s’agit de l’effet « cocotte minute ». Si une émotion est exprimée au moment ou elle est ressentie, sans retard, il n’y a pas débordement émotionnel.

« Si j’exprime au moment où je ressens, il n’y a pas débordement ou perte de contrôle »

2) L’expression des émotions peut également être considérée comme un conflit potentiel. Il y a souvent confusion entre expression des émotions (« Je ne comprends ») et déclaration de guerre (« Ce que tu dis est incompréhensible »). Quand on s’exprime, on parle à la première personne. Le « tu » est synonyme de conflit (on parle pour l’autre, qui effectivement ne va pas apprécier, les informations vont être déformées…)

« Si je respecte la forme je + sincérité + émotion, cela se passera bien »
 

3) Enfin, comme évoquée plus haut,  il y a une croyance assez répandue qui dit qu’exprimer ses émotions, sa sensibilité, c’est être faible. C’était peut-être vrai dans l’univers des cow-boys. C’est en masquant (sans succès) des failles que l’on se sent vulnérable. Si on s’exprime librement, il n’y a plus de faille. L’expression de soi est une force, non une faiblesse. D’ailleurs, s’il s’agit d’une faiblesse, pourquoi tant de gens ont-ils du mal à le faire ?

Ce domaine de l’expression de soi à travers entre autres l’affirmation de soi, le développement des compétences sociales, sera développé plus loin.

Mais la connaissance nécessaire à la confiance en soi n’est pas essentiellement psychologique. Le premier support de chaque individu est le corps. Etre présent à soi même, c’est aussi être conscient de sa réalité corporelle. Les manifestations physiologiques de l’anxiété sont nombreuses (souffle coupé, transpiration, tête vide, …). Elles sont à dominante respiratoire et tensionnelles. Développer des compétences corporelles est donc pertinent dans l’optique de la timidité ou plus généralement de l’anxiété sociale.

« Le premier support est le corps »


Affirmation de soi


L’affirmation de soi est décrite par Alberti et Emmons, premiers auteurs sur le sujet (1970) comme un « comportement qui permet à une personne d’agir au mieux de son intérêt, de défendre son point de vue sans anxiété exagérée, d’exprimer avec sincérité et aisance ses sentiments et d’exercer ses droits sans dénier ceux des autres ». 

Les techniques d’affirmation de soi visent donc à développer le compétences sociales verbales et non-verbales. Ces techniques sont conseillées à toute personne souffrant d’anxiété sociale. Dans le cas d’une timidité relative, elles vont être directement efficaces et parfois suffisantes. Dans le cas de troubles anxieux plus développés, si elles ne représentent pas LA solution, elles apporteront nécessairement au sujet, à un moment ou à un autre de son évolution. La phobie sociale par exemple peut entrainer un non-développement de compétences auquel il est parfois utile et/ou nécessaire de remédier pour être à l’aise, une fois sorti du trouble anxieux incontrôlable. 

Les articles de cette page présentent les notions et outils essentiels de l’affirmation de soi. 


Passif, agressif et affirmé


Prenons un exemple. Anatole prête sa tondeuse à Gaspard. Un mois plus tard, Anatole n’a pas de nouvelles de Gaspard et de la tondeuse, alors que le besoin commence à s’en faire sentir. Dans ce cas de figure, trois solutions, schématiques :
1) Anatole ne fait rien, attend, malgré le développement amazonien de son jardin. Résultat : Anatole ne peut pas tondre son gazon. La forêt vierge se développe et un orage conjugal éclate.
2) Anatole, ne tenant plus, téléphone à Gaspard : « Espèce de malpoli! Tu as une heure pour me rapporter ma tondeuse! » Résultat : Anatole a une chance sur trois de récupérer sa tondeuse (dans un état de fonctionnement  hypothétique) et se fâche avec Gaspard.
3) Anatole va voir Gaspard : « je comprends que tu en as peut-être encore besoin, mais je voudrais récupérer ma tondeuse aujourd’hui » Résultat : Anatole a de fortes chances de récupérer sa tondeuse, de tondre son gazon (et ainsi de sauver son mariage) et de rester ami avec Gaspard.
Dans le premier cas, Anatole a un comportement passif, dans le deuxième cas un comportement agressif, dans le troisième cas, un comportement affirmé.

On peut déduire de cet exemple, qu’un comportement affirmé :  
– Exprime clairement et fermement son objectif  
– Prends en compte l’interlocuteur, entretient voire développe la relation  Un des constituants générateur du comportement affirmé est donc la notion d’équilibre (ce que l’on nomme parfois 50/50)

 PassifAgressifAffirmé
MOI++
L’AUTRE++
 DeséquilibreDeséquilibreEquilibre

Informations entrantes et sortantes


Même si elle n’en dépend pas exclusivement, la confiance en soi est à mettre en liaison avec ce concept d’affirmation de soi. Nous l’avons vu : « On a confiance dans ce qu’on connaît » et « pour connaître, il faut avoir pu rencontrer ». La confiance est donc une affaire d’information. 

« il y a deux types d’informations, les informations entrantes et sortantes »Comme évoqué, dans les étapes précédentes, la timidité, manifestation anxieuse, s’installe comme un filtre entre soi et l’extérieur : elle bloque ou déforme les informations. On se connaît donc moins bien ou mal. Développer sa confiance en soi, c’est donc notamment rétablir la libre circulation des informations. Voici un tableau récapitulatif (non exhaustif) :

Informations entrantesInformations sortantes
ComplimentsEmotions
CritiquesBesoin, envies
Remarques extérieuresCapacité à dire non
Marques d’attentionCapacités diverses à entrer en contact
Informations entrantes diversesInformations sortantes diverses

Informations entrantes


Nous examinerons d’abord les informations entrantes. Ces compétences vous sont étrangères ou difficiles. Elles peuvent donc vous sembler superficielles à la première utilisation. Mais en pratiquant, vous trouverez rapidement une belle satisfaction à les développer puisqu’elles nourrissent la confiance en soi et ainsi le bien-être. Examinons deux aspects essentiels :

1) Le compliment : il fait partie des informations entrantes. Un compliment, c’est une information, une évaluation externe provenant de l’extérieur. L’accepter, c’est se donner les moyens de mieux se connaître et de développer sa confiance en soi. Souvent, la personne timide refuse, récuse le compliment ou le remet en cause (« non, c’est rien », « tout le monde peut le faire ») Alors que ça ne la regarde pas ! C’est une information externe qui n’a pas à être déformée par un jugement interne.

« Accepter les évaluations des autres, c’est se donner les moyens d’un connaissance plus objective de soi-même » 

Comment ?

La première et unique chose à faire en matière de compliment est de l’accepter. Puis de terminer chaleureusement pour que le phénomène se reproduise.

Exemple :

« – Ton nouveau pantalon est splendide !

– Merci, ça me fait plaisir qu’il te plaise ».

2) La critique : ressentie comme une profonde remise en cause voire comme une agression, la critique est mal vécue.  Quelqu’un nous donne un avis négatif. Lorsque celui-ci est émis, la seule solution constructive est d’en tirer quelque chose d’utile.

Comment ?

Quand on reçoit une critique, vraie ou fausse, peu importe :

– On écoute jusqu’à la fin l’interlocuteur, en étant centré sur lui, sur ce qu’il exprime.

– Si la critique est floue, comme c’est souvent le cas (l’interlocuteur lui aussi a des filtres généralisants…) on reformule, on aide l’interlocuteur a préciser.

– Si la critique est vraie, on remercie, si elle est fausse, on s’affirme, à plusieurs reprises si nécessaire (disque rayé : s’affirmer, précisément, de manière répétée, sans dériver ou se justifier)

Exemple : « – Votre travail ne va pas (affirmation vaste, floue, qui peut permettre très rapidement à la situation de dégénérer)

– Mon travail ne va pas ? (reformulation)

– Oui, il y a une erreur dans la page du bilan trimestriel.

– En quoi me suis-je trompé dans la page du bilan trimestriel ? (précision)

– Vous avez oublié une colonne pour la TVA dans le tableau n°12

– Oui, effectivement, je vous remercie »

On le voit avec ces deux domaines du compliment et de la critique, l’important pour tout message entrant est d’être centré sur l’autre, d’oublier ses filtres personnels et de recevoir le message, en le précisant si nécessaire. Et enfin, d’être chaleureux pour encourager le compliment ou désamorcer la critique, prendre soin de la relation. Dans toute relation il y aura trois pôles dont il faut prendre soin de manière équivalente : 


Les informations sortantes


Les informations sortantes sont constituées par tout ce que nous exprimons. Et en matière de timidité, il y a là un manque évident. La personne timide ne parle guère, s’exprime peu. Nous avons déjà abordé un des axes importants en ce domaine, l’expression des émotions mais d’autres notions et compétences sont importantes. Les informations sortantes sont exprimées essentiellement à travers l’affirmation de soi. Nous allons préciser ici cette notion abordée dans le dernier chapitre. Une affirmation de soi satisfaisante va répondre à des critères précis. 

Une bonne affirmation de soi :

1. Identification du besoin : « Qu’est-ce que je veux ? » L’objectif doit être clair et précis (demander ou refuser quelque chose, donner une opinion …) 2. Début d’affirmation prenant soin de la relation en prenant en compte les désirs ou aspirations de l’autre : « Je sais que ça n’est pas forcément facile en ce moment, mais… » 3. L’affirmation elle-même, calme et sereine : « … je ne peux pas prendre en charge ce dossier» 4. Stratégies : en cas de resistances ou de difficultés :Ce que l’on fait : on adopte la tactique du disque rayé, en affirmant à nouveau avec fermeté, en étant plus calme à chaque réaffirmation.Ce que l’on ne fait pas : on ne se justifie pas, on ne laisse pas la conversation se développer ou dériver. On n’offre pas de prises » à l’interlocuteur.5. Fin de l’affirmation prenant soin de la relation : « Je te remercie de ton attention… »

Les obstacles à l’affirmation de soi


 Peur du jugement : « Qu’est-ce qu’il va penser de moi ? » « Il va me trouver… »
Nous rejoignons là le besoin de reconnaissance déjà décrit. On peut vivre sans plaire à tout le monde. Le fait de ne pas s’affirmer peut être également l’objet d’un jugement. En utilisant les outils dans ces pages, vous constaterez que l’affirmation de soi bien menée améliore la relation et donc entre autres le jugement des uns sur les autres. Une affirmation de soi respectueuse de l’autre ne peut qu’entraîner des effets positifs. 

Peur d’être ridicule : « Ils vont me trouver idiot ». Voisine de la peur du jugement, cette peur est fréquente. Si on n’a pas besoin de la reconnaissance pour vivre, on peut dire également que le ridicule ne tue pas : là encore, l’enjeu du discours est dramatisé. De plus, quelqu’un qui exprime ses besoins, valeurs ou émotions n’est jamais ridicule mais plutôt susceptible de générer de l’admiration. 

 Peur de l’échec : « Je dois me tromper », « Si je n’y arrive pas, quelle catastrophe ! ». 
Chacun a le droit à l’erreur et les échecs sont autant d’informations pour progresser. Une erreur n’est pas une chose atroce mais une preuve d’humanité. C’est aussi l’occasion de communiquer encore plus pour trouver d’autres solutions.

 Peur de déranger : « Il va me maudire si je l’arrête dans son travail »
Si on a peur de déranger, on utilise la formule consacrée : « Excusez-moi, j’ai peur de vous déranger mais je désirais votre avis ». L’interlocuteur rassure alors et devient disponible, car flatté qu’on ait pris en compte son désagrément éventuel et qu’on vienne lui demander un renseignement.


Eléments de communication

Communication non-verbale


La communication peut être verbale ou non-verbale. La partie verbale correspond au contenu du discours. La partie non-verbale désigne tout ce qui accompagne le contenu du message. Cette partie non-verbale représente d’un acte de communication. Nous allons donc nous pencher sur les différents éléments qui la constituent, en reprenant schématiquement 5 éléments, définis au cours de cette méthode :

 Le regard
 Le visage
 La voix
La posture
 L’espace

 Le regard : l’important dans le langage non-verbal est d’être en adéquation avec le langage verbal et d’apporter les signes complémentaires nécessaires à la compréhension par l’interlocuteur. Dans le cadre d’une difficulté comme la timidité, le regard, la plupart du temps, ne va pas venir renforcer ce qui est dit voire être en contradiction avec le contenu du discours : le message va devenir flou, le récepteur manquant d’informations pour décrypter ce qui est dit (verbalement et non-verbalement). En occident, quelqu’un regardant son interlocuteur dans les yeux est globalement ressenti comme quelqu’un de fiable et d’affirmé.

Pour éviter une systématisation qui pourrait être gênante, on considère que dans un acte de communication satisfaisant, on regarde son interlocuteur :

– Quand l’interlocuteur parle, en signe d’écoute.

– Quand on dit quelque chose d’important, en signe de renforcement

– Quand on pose une question, qu’on sollicite un avis, en signe d’intérêt

Le regard – PratiqueTâches d’observationObservez au cours de la journée, des personnes :w Evitant le regard : que ressentez-vous ? Qu’en pensez-vous ?
w Regardant les personnes qui sont en train de leur parler : que ressentez-vous ? Qu’en pensez-vous ?Tâches de comportementLors de vos conversations :w Développez votre compétence à regarder celui qui vous parle. Si vous avez du mal à regarder dans les yeux (vision focalisée), regardez son visage de manière plus globale (vision défocalisée). Le regard doit indiquer : « Je t’écoute »w Développez votre compétence à regarder votre interlocuteur quand vous dites quelque chose qui mérite d’être souligné. Le regard doit indiquer : « C’est important »w Développez votre compétence à regarder votre interlocuteur, au moment où vous lui posez une question ou attendez un avis. Le regard doit indiquer : « Qu’en penses-tu ? »

Le visage : tout comme le regard, les expressions du visage ont une importance prépondérante dans un acte de communication. Les expressions du visages doivent être en accord avec la situation. 

Globalement, on aura un visage souriant :
– Quand on entre en contact avec quelqu’un
– Quand quelqu’un montre de l’attention (compliments, remerciements…)
– Quand on montre de l’attention (compliments, remerciements…)

Le visage prendra une couleur plus sérieuse : 
– Lorsqu’on reçoit une critique
– Lorsqu’on ressent des émotions négatives

Le visage – PratiqueTâches d’observationObservez au cours de la journée, le visage des personnes qui vous entourent lors des différentes situations de communication et l’accord entre ce qui est dit et ce que l’on peut observer : visage souriant lors de l’entrée en contact, d’une marque d’attention, visage plus préoccupé lors d’une critique…  Tâches de comportementLors de vos conversations, appliquez-vous à ce que votre visage reflète ce qui se psse dans la situation : Développez votre compétence à sourire lorsque vous rencontrez quelqu’un. Le visage doit indiquer : « Bienvenue » Développez votre compétence à sourire lorsque vous recevez une marque d’attention, un compliment. Le visage doit indiquer : « C’est gentil, cela me fait plaisir ».w Développez votre compétence à avoir un visage sérieux lors d’une critique. Le visage doit indiquer : « Je suis à votre écoute, je me sens concerné »w Développez votre compétence à avoir une expression du visage conforme avec vos états émotionnels internes.

La voix

1) La technique vocale : le travail initié dans cette méthode sur la détente, la respiration ou l’enracinement constituent une parfaite introduction au travail vocal. Voici un schéma de la production vocale :   
A. On inspire de l’air  
B. Sous la pression du diaphragme, l’air remonte au pharynx  
C. L’air est mis en vibration par les cordes vocales qui le pincent plus ou moins pour produire des sons de l’aigu au grave.  
D. Le son ainsi produit s’installe dans les résonateurs : la gorge (sons graves), la bouche (sons aigus), la tête (fosses nasales, sinus)  
E. La bouche articule les sons, jusqu’au besoin d’air et retour en A.   

2) L’articulation : bien que résolument mécanique, l’articulation est un bon outil pour améliorer sa voix en situation sociale car pour bien articuler, la voix est nécessairement suffisamment forte, résonnante, précise et calme. Articuler dans une discussion, c’est :   
– vous respecter (respecter ce que vous dites, vos idées)   
– respecter le récepteur (faire en sorte qu’il comprenne).  
Articuler, c’est donc mettre en place une manière de parler :  
– agréable et confortable pour vous  
– agréable et compréhensible pour l’autre  
Les exercices d’articulation, bien que souvent loufoques voire ridicules, sont efficaces dans d’un entraînement à une production vocale équilibrée et satisfaisante.  

3) Registre et volume sonore : la voix sera plus ou moins grave ou plus ou moins forte selon les circonstances. Comme pour d’autres manifestations non-verbales, le registre et le volume vocal doivent correspondre à la situation. Par exemple, voix posée, basse  et grave dans les moments importants, plus aigue et forte dans les moments insouciants et joyeux. Dans les cas d’anxiété sociale, le registre et le volume vocal peuvent être discordants avec la réalité vécue ou le registre des autres personnes.  Il s’agira donc d’utiliser un timbre de voix et un volume sonore correspondants aux circonstances ou aux caractéristiques de l’interlocuteur.

ARTICLE EN COURS DE REDACTION

Jérôme Boutillier
Thérapeute et coach
Enseignant à l’Institut Normand de Coaching et de Thérapies Brèves  

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